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  • : BELCAIRE capitale du Pays de Sault en Languedoc Roussillon. Au départ j'ai réalisé ce site pour partager les retrouvailles 33 ans après, de 17 copines, dans cette région authentique préservée en territoire cathare au pied des Pyrénées. Mais je me suis aperçu que l'Aude n'était pas assez mise en valeur, alors amoureux de cette région et la passion étant là, j'ai réalisé des reportages pour vous présenter ce département aux lieux chargés d'histoire. Ce site a pour but surtout de vous faire découvrir cette région authentique, plein de charme qu'il faut aller visiter.
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5 juin 2017

Si le hasard t'amène, le plaisir te ramènera ! Éric est belge, suite à des recherches sur l'Aude il est tombé sur mon site qui lui a plu, il m'a contacté et de fil en aiguille nous avons sympathisé. Le voyant très intéressé par l'histoire de son village je lui ai proposé d'écrire un reportage et de prendre des photos, et je mettrai le tout en forme sur mon site. Avec enthousiasme il se prit au jeu, et voici le résultat que je vous propose de découvrir. Soit dit en passant, il y avait bien longtemps que je n'avais pas eu de participation aussi active, cela m'a fait énormément plaisir, Merci Éric. Son travail complet, car il s'agit bien d'un travail, expurgé ici, est visible et entièrement téléchargeable sur son site badens.manoirsaintroch.be .

Je constate que vous appréciez mes reportages, qu'ils ne vous laissent pas indifférents et qu'ils aiguisent votre curiosité. N'hésitez pas à laisser vos commentaires à la fin de l'article, ils sont les bienvenus, et si vous avez des idées d'articles futurs, contactez moi... Merci de faire suivre à vos relations l'adresse de mon site www.belcaire-pyrenees.com

Je vous souhaite une bonne découverte.

ATTENTION ! CE REPORTAGE RICHE EN INFORMATION EST RÉALISÉ EN  3 PARTIES

Une info le reportage intitulé "fleur de  lys gravée sur un coeur de pierre" a été complété en fin d'article par des photos adressées par des internautes passionnés. A voir ICI .

PRÉSENTATION DE L'AUTEUR DE CE REPORTAGE

Je suis tombé amoureux de ce village !

Je suis citadin dans une ville de 27.000 habitants, en Belgique, où quand il ne pleut pas, c’est qu’il va pleuvoir, et lorsqu'en 2014 mon épouse a voulu acheter une maison de vacances au soleil, nous sommes tombés amoureux de ce village au creux des vignes… Badens. Moins de 800 habitants. Une différence ! J’y retourne quasi tous les mois, et, lorsque faisant des recherches Internet sur tous les lieux remarquables de l’Aude et des Pyrénées Orientales, je suis tombé sur le site de Jean-Pierre, depuis devenu un ami, et qui regroupe énormément de reportages écrits avec passion, et, je puis le dire, avec amour, sur ces belles régions. Sur l'initiative et les conseils de Jean-Pierre, j’ai eu moi aussi envie de faire un article sur "mon" village. Au fur et à mesure de mes photos et investigations, j’en apprenais tous les jours un peu plus, et ai ainsi diversifié mon article. Celui-ci m’a fait rencontrer des gens fort agréables, dont Reine Pons, notre voisine, Alain Estival, le maire, ancien instituteur de Capendu (bourgade proche), Pierre Ferret, propriétaire d’une partie du château, Alain Courtois, passionné de l’histoire de Badens et d’antiquités,… qu’ils soient ici remerciés de leur grande gentillesse et de leur aide précieuse. Cependant, j’ai l’impression profonde de n’avoir fait que survoler les différents aspects du village, j’en apprendrai toujours de plus en plus sur Badens… et je l’aimerai de plus en plus !

Mes prospections m’ont fait lire des tonnes d’anciens livres, mais m’ont également fait découvrir que je n’étais pas le premier à vouloir creuser le passé pour mieux apprécier le présent de ce village, et qu’il y a près de 25 ans, des incroyables recherches - et même études - formidablement poussées avaient été effectuées par certains habitants du village à l’occasion du millénaire de celui-ci. Ils ont formé l’« Association du Millénaire », et ne voulaient au départ ne publier qu’un fascicule. Mais devant les mines d’informations et, je n’en doute pas une seconde, le plaisir qu’ils ont eu à les explorer, ils ont fini par publier un formidable livre, intitulé Badens en Minervois, son histoire retrouvée…, publié en 1993, et qui, ab-so-lu-ment incontournable, se retrouvera souvent ici. Cependant, ayant mené des recherches individuelles, je garde espoir que les badenois qui liront mon humble reportage, réalisé avec un regard plus photographique, y découvriront l’une ou l’autre information qu’ils ignoraient… ce serait ma plus belle récompense !

Le travail de recherche, les plans, cartes, visuels que j’ai créé ainsi que toutes mes photos personnelles sont sous droit d’auteur : © 2017 MSR (Eric MASY, Un Regard sur Badens, Ed. Manoir Saint Roch, Nivelles, Belgique.  Les photos satellite sont de Google et sont signalées. D’autres sont issues du magnifique site « La Porte du Temps » et sont également notées. Ce travail ne peut être utilisé à d’autres fins que privées.

Travail complet téléchargeable sur :   badens.manoirsaintroch.be
 

Le village de Badens se situe à 109 km de Toulouse, 14 km de Carcassonne, 51 km de Narbonne, 64 km de Béziers, 105 km de Perpignan et 218 km de Cahors.

GÉOGRAPHIE

Prolongeant la plaine du Bas-Languedoc qui s'étend au nord de Béziers, la plaine de l'Aude constitue la partie méditerranéenne du sillon audois. En retrait du littoral, à l'arrière de la montagne de la Clape, elle s'enfonce loin dans les terres entre Narbonne/Béziers jusqu'à Carcassonne, sur une soixantaine de kilomètres. Cette vaste plaine drainée par l'Aude, l'Orbieu et la Cesse, occupe les bords de l'Aude sur une dizaine de kilomètres de largeur et s'avance dans les Corbières vers Fabrezan et Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse. Elle est bordée par la Montagne Noire au nord et les Corbières au sud, et se trouve rétrécie au niveau de Lézignan-Corbières par les collines du Bas-Minervois qui s'étendent entre le Minervois et la montagne d'Alaric. Présentant un relief nettement aplani, elle constitue l'axe naturel de communication privilégié vers Toulouse. Cette "gouttière" naturelle était traversée dès l'époque romaine par la voie d'Aquitaine qui permettait de joindre l'Atlantique à la Méditerranée. Aujourd'hui, la RN 113, l'A61 et la ligne de chemin de fer la longent au sud, tandis que le Canal du Midi reste proche du cours de l'Aude et la traverse au nord.

Badens est une commune française située dans le département de l'Aude et la région Languedoc-Roussillon. C’est un petit village situé à 15 km à l’est de Carcassonne, entre la montagne Noire et Les monts d'Alaric, premiers versants des Corbières. Ses habitants sont appelés les Badenois. D’une superficie de 9,6 km², et s’il comptait 209 habitants en 1793, il est passé à 793 habitants en 2014, et montre donc une densité de 83,3 habitants par km². Ses coordonnées géographiques sont 43° 13′ 08″ Nord et 2° 31′ 32″ Est.

Pourtant à proximité des axes de circulation, ce village n'en est pas moins resté un peu à l'écart, ce qui favorise calme et tranquillité.

À partir de Trèbes, il faut s'enfoncer dans l'arrière-pays audois par la RD 206, à travers les collines du Minervois, pour découvrir le village, niché au milieu des vignes, ceinturé au couchant par des massifs boisés en limite de commune... Ces vignes, parfois centenaires, témoignent de la vocation viticole de Badens dont le sol s'est conjugué au climat méditerranéen et a favorisé le renom de son vignoble pour la qualité supérieure de son vin.

ORIGINE, BADENS A MILLE ANS

Le village a changé de nom au fil des siècles : Villa Badencus (993) ; Villa de Badenco (1108) ; Badenx (1119) ; Castellum et villa de Badencs (1149) ; Castrum de Badincho (1262) ; Ladenx-Badenx (1262) ; Beata Eulalia de Badincis (1269) ; De Badinchis (1299) ; De Badensis (1330) ; De Badinchis (1351 - 1494) ; Badins (1529) ; Badenlx (1532) et finalement Badens (XVlle siècle).

Vers 118 av. J-C, les romains envahissent le territoire des Volques Tectosages, peuplade gauloise, qui s’étendait de Narbonne à Toulouse, et, tout en en prenant le contrôle, vivent en paix avec la population (période gallo-romaine). Un recensement de la population et l’établissement d’un cadastre agraire apparaissent. De multiples villages couvrirent peu à peu le territoire, composées d’une habitation principale et de nombreux bâtiments agricoles annexes, et leur exploitation est assurée par des fermiers et des esclaves.

Du milieu du IIIème siècle jusqu’à la fin du Vème siècle, des hordes de barbares viennent du nord, et parmi eux, les Wisigoths en 435, qui chassent les romains, et établissent leur royauté jusqu’au début du VIIIème siècle.

Le nom de Badens aurait une origine germanique. Les Wisigoths d'origine germanique étaient devenus les maîtres de la Narbonnaise qui faisait partie du royaume wisigoth de Toulouse (de 414 à 507). Clovis les attaqua, les vainquit à Vouillé en 507 (près de Poitiers), les poursuivit jusqu'à Toulouse, envahit le Lauragais et vint mettre le siège devant Carcassonne, mais dut se retirer sans l'avoir prise. Les Wisigoths fortifièrent Carcassonne et la placèrent sous la protection des deux forts d'Alairac (11km au SW de Carcassonne) et de Miramont (à Barbaira, à 13km à l’est de Carcassonne). Ils imitèrent les Romains en toute chose mais ils n'en avaient pas le génie. Leur langue seule a laissé des traces : les villages en -ens (Douzens, Badens, Sauzens, Pezens, Moussoulens, Maquens…) ou le nom du Mont d’Alaric, datent des Wisigoths.

En 725, Carcassonne est conquise par les Berbères et devient sarrasine.

 

 

Charles Martel et la dynastie carolingienne la reconquerront à l’aube du IXème siècle, et une stabilité relative s’installera jusqu’à l’avènement de Hugues Capet… nous sommes alors en 993, et Badens s’appelait Badencus….

Le plus ancien écrit mentionnant Badens, date de novembre 993, est écrit en latin, et fait en effet état de la "villa Badencus" dans un échange d’alleus entre Udulgarius, abbé de Caunes, et Roger, comte de Carcassonne, concernant Aquaviva, qui plus tard deviendra Aigues-Vives, village voisin qui existe toujours. À cette époque moyenâgeuse, la villa était un terroir et correspondait à une forme d'habitat différent de celle du village actuel qui a dû s'implanter par la suite et s'organiser autour du château. Un ‘alleu‘ (‘alaudem’) était une terre libre de toute sujétion (par opposition au fief).

QUELQUES DATES DANS L'HISTOIRE DU VILLAGE ...

- En 1149 (le 29 août), sous le règne du roi Louis (II Le Jeune), le village et son château seigneurial furent donnés en fief par Roger, vicomte de Carcassonne, dans un de ses derniers actes, à Pierre de Minerve, qui se reconnaît son vassal, du village et du château de Badens et autres.

- En 1315. Juillet. Louis le Hutin convoqua, pour la guerre des Flandres, tous les vassaux de la couronne […] et les communes de chaque baillage ou sénéchaussée furent obligés de lui fournir un certain nombre de gens d’armes ou de pied entretenus à leurs dépens. […] On trouve, parmi les [gens d’armes de la sénéchaussée de Carcassonne]… Jean de Saint Denys, coseigneur de Badens,….

- En 1329, « Le seigneur de Badins » est nommé au Roulle du ban et arrière ban de la Sénéchaussée de Carcassonne.

- En 1367, 26 avril. — Acte de vente faite à Koger-Bernard de Lévis I°, seigneur de Lagarde et de Montségur, par Maurice Poisson, seigneur de Badens, d'un moulin situé dans le territoire de Mirepoix, sur la rivière de l'Hers, plus de trente setiers de grains de renie, dont deux parts d'orge et une part de froment, que ledit vendeur possède sur plusieurs particuliers, entre autre sur Jean Baile, fils de Raymond, du Cazal-des-Bailes. Le prix de vente était de 200 écus d'or au coin du roi. (Fonds Cujus-Mirepoix, liasse A3, n° 21)

- En 1644, 22 août – Serment de fidélité prêté au Roi, par les consuls de Badens. Les habitants de ce lieu ont la faculté de faire dépaître leur bétail dans tout le terroir de la Commune (Viguerie, ut supra).

La maison DUPAC possèdera la seigneurie de Badens depuis la moitié du XVIème siècle jusqu’à la Révolution. Avant la Révolution de 1789, le seigneur de Badens possédait, à titre patrimonial, la haute, moyenne et basse justice, laquelle ressortissait de la Sénéchaussée de Carcassonne. Il y avait deux conseils dans cette communauté ; ils entraient en fonction le premier jour de l’an. La communauté, par délibération, présentait deux sujets pour le premier consulat, et deux pour le second, parmi lesquels le seigneur choisissait. Le serment était prêté devant le seigneur.

Le seigneur était propriétaire du château féodal, de plusieurs habitations au centre du vieux bourg, de pratiquement toute la partie nord du territoire de Badens, et de multiples parcelles disséminées au sud.

En 1993, Badens fêtait ses 1.000 ans d'existence.

À l’occasion de la commémoration des mille ans du village, le boulanger de Badens créa un gâteau qu'il baptisa Le Millénaire.

 

Une fresque murale extérieure, peinte par Anne-Marie COSTESEC, aidée par Elisabeth TAUDOU fut réalisée pour l’événement au mois de juillet de cette année. Cette superbe fresque retrace l'histoire badénoise au travers des événements marquants comme le premier document datant de 993, la donation du château en fief à Pierre de Minerve par Roger de Carcassonne en 1149, la vente faite aux calendes de juin le départ du seigneur de Badens pour la guerre des Flandres en 1315, etc.

Les différents tableaux sont repris individuellement en plus grand format dans ce reportage, aux chapitres les concernant.

 

HYDROGRAPHIE

Dans la commune de Badens, le ruisseau de Trachaman, qui coule au nord-ouest de la commune, rejoint le ruisseau de Buadelle qui lui a pris naissance encore plus au nord-ouest, puis continue sud-est, devient le ruisseau de Réals, qui coule vers l’est jusqu’à sortir de la commune.

A l’ouest, le ruisseau Maire passe au-dessus du village et rejoint à l’est le ruisseau Canet, qui lui vient également de l‘ouest, mais passe à travers le village, puis continue encore à l’est après sa jonction avec le ruisseau Maire.

Le ruisseau Mijane prend naissance à l’est du village, et coulera parallèlement au ruisseau Canet vers l’est pour le rejoindre en dehors des frontières communales.

Le ruisseau Ste Eulalie passe à travers la commune au sud du village, longe la frontière communale au sud-ouest pour rejoindre le ruisseau de l 'Aqueduc qui longe aussi un morceau de la frontière sud, tandis que le ruisseau des Escanals longe un morceau de la frontière de la commune au sud-est.

 

 

HÉRALDIQUE

Les premières traces des armoiries de Badens remontent en 1696, et sont décrites en 1703 :

Inventorié par Charles d’Hozier en 1696.

1703. La Communauté des habitants du lieu de Badens : « De sinople à un chef d'argent ». Sinople signifie vert, et argent, blanc).

OENOLOGIE

La vocation de Badens est viticole, et l’on retrouve déjà en 1293 la trace d’un vignoble dans les textes historiques :

1539 Dénombrement fait par Jean de Grave, devant le sénéchal de Carcassonne, le 26 février 1539.

[…] 31° (Je tiens) A Badens, une vigne.

Le cartulaire de Mahul, tome 1 de 1857, ne cite, comme agriculture de Badens, que les vignes, mais indique également la référence suivante :

1295. — Vente faite aux calendes de juin 1293, par le susdit Rogier, à Creche d‘Aurenche, d’une vigne au terroir de Badens, relevant de la directe de la dame dudit lieu. Acte retenu et signé par le susdit Amel, notaire (DOAT. vol 233, fol 939. recto).

Les vignes parfois centenaires témoignent de la vocation viticole de Badens. Sept domaines viticoles sont répartis sur la commune : La Grave, Mirausse, Borie-Neuve, Septserous, Saint-Georges, Milleret et Sainte-Eulalie.

Sur les 960 ha du territoire badenois, les vignes en occupent 605. La commune bénéficie d’une appellation particulière de vins de pays : Hauts de Badens.

Le vin produit concerne cette commune uniquement, ce qui est rare pour un vin de pays. Le terroir est typique des paysages de vignes du Sud de la France. Grenache, syrah, mourvèdre, cinsault et carignan sont plantés autour du village, et accompagnés de cépages bordelais qui agrémentent les assemblages des vins rouges et rosés. Le chardonnay, clairette et ugni blanc sont utilisés dans l'élaboration des vins blancs légèrement acides et fruités.

"Les producteurs actuels sont : Château Badens-Ferret, Pierre Cros, Château Astruc Sainte Eulalie, Château La Grave, Château Mirausse, Château Borie Neuve, tandis que d’autres vignerons producteurs amènent leur vin en coopérative : Mrs Campet-Cabal, Pierre et Paul Estival, Christian Gieules, Antoine Garcia, Laïd Kimoun, Yamina Klouchi, Vidal, Melle Carole Ortéga. Cependant, comme les vignerons ne sont plus obligés de déclarer leur récolte en mairie, j’ai peut-être omis certains noms. Soyez gentils de me signaler mes erreurs…"

Ont disparu, pour la plupart pour des raisons de difficultés de la filière, entre autres : Château Septserous, Château Saint-Léon, Château de Miremont, Château Milleret,…

BADENS, VILLAGE ÉTOILÉ

Présentation de Badens

Badens est un tout petit village de 800 habitants (12163ème ville au niveau national), s'étalant sur une surface au sol de 10km².

(Evolution de la population de la commune de 1973 à 2014)

Badens, village étoilé

Depuis l'année 2009, la commune de Badens, suite à une décision du conseil municipal, pratique l'extinction de l'éclairage public de 0h30 à 5 heures Cette extinction a permis à la commune de participer au concours «Villes et villages étoilés» organisé par l'Association nationale pour la protection du ciel et de l'environnement nocturne (ANPCEN) afin d'obtenir le label honorifique «Villes et villages étoilés», qui récompense les communes faisant des efforts pour réduire la pollution lumineuse, générée notamment par l'éclairage public. Suite à cette initiative, la commune de Badens a obtenu ce label (une étoile attribuée en fonction de l'économie d'énergie réalisée) ; le nombre d'étoiles évoluera suivant l'évolution de l'économie d'énergie.

Badens, Video de présentation

Une vidéo de présentation du village aux nouveaux arrivants d’une durée de 13 minutes a été tournée par A.Escourrou, responsable du Service de la Jeunesse municipale de Badens. Différents badenois(es) souhaitent la bienvenue à de nouveaux habitants, et leur présentent quelques services du village.

Cette vidéo peut être visionnée à l’adresse :

http://www.dailymotion.com/video/xmothq_badens-se-presente_shortfilms

Voici des anciennes cartes postales présentant une vue générale du village de Badens, toutes différentes (réédition comprise), mais toutes prises depuis le site du château de Miremont.

 

 

D’autres cartes postales sont éditées plus récemment sur le village, soit sur base de photos :

 

 

Soit sur base de dessins édités par Y. Ducourtioux et mis en vente sur Internet.

 

Une carte postale remarquable trouvée au cours de mes investigations, datant de décembre 1940, adressée à « Meur et Mme Julien, propriétaires à Badens (Aude)». :

 

 

LES ÉTANGS DE MARSEILLETTE

Badens est situé à 2 km à l’ouest des étangs de la Marseillette, cuvette de 2000 hectares dont les eaux étaient purifiées, il y a 40.000 ans, par les eaux de l’Aude. Edmond Baichère affirme qu’au VIIIe siècle, les travaux de défrichement et déboisement des collines environnantes ont tari ou affaibli les ruisseaux en été : le lac, manquant d’eau, a vu son niveau baisser et il n’a plus été en communication avec l’Aude. Il s’est transformé ainsi en marécage nauséabond pendant l’Antiquité.

Au Moyen-âge, les populations avoisinantes, dont celles de Badens, sont décimées par les fièvres paludéennes et le choléra, véhiculés par les moustiques de l’étang. (La légende du Pont Naturel de Saint Jean à Aigues-Vives apportait une explication aux épidémies de ces fièvres, voir ci-dessous). La population de Badens a chuté vers 1350, diminution qui pourrait être attribuée à la peste noire. A partir de 1302, on procède à plusieurs tentatives d’assèchement, qui fut réussi en 1625 par la famille Ranchin. Cependant, les épidémies de peste de 1626 à 1632 et les guerres déciment à nouveau la population, et le manque d’entretien de la rigole qui évacuait l’eau fait que l’étang se remplit d’eaux stagnantes qui gangrènent encore plus la santé des villageois des alentours. De multiples tracas administratifs, des subdivisions, de nombreux changements de propriétaires et des projets opposés (réservoir d’eau pour le canal du midi pour les uns ou au contraire assèchement des terres pour cultures pour les autres) feront que des travaux d’assèchement ne seront à nouveau accomplis qu’en 1808 par le creusement de trois nouvelles rigoles de vidange par une irlandaise, Marie-Anne Lawless, qui a racheté la totalité des parcelles de l’étang ; cela permet que de riches moissons croissent dès lors à leur emplacement (1200 ha de céréales, 30 ha de vignes, le reste des terres sont improductives ou presque).

Mais l’entretien et l’exploitation de l’étang reviennent plus chers qu’ils ne rapportent, et M-A Lawless s’endette. L’étang est racheté en 1844 par la Caisse Hypothécaire. Celle-ci, afin de laver les terres du sel qui y est contenu, fait creuser le tunnel dit de Naudy (2,2km), qui amènera les eaux de l’Aude dans l’étang, puis morcelle les terres et les revend.

Mais, négligés, les étangs vont se retrouver à nouveau partiellement immergés. Rachetés en 1912 par la famille Camman, 820 hectares se verront pourvus d’une centrale hydroélectrique et ses canaux à nouveau entretenus pour la culture. L’étang fut encore revendu vers 1941, puis racheté par la SAFER (Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural) en 1965. On y fait actuellement pousser du riz, des vignes et des pommiers.

Légende du Pont Naturel de Saint Jean à Aigues-Vives (apportait une explication aux épidémies de ‘fièvres pestilentielles’ du Moyen-âge) (extrait de la revue ‘Etudes Scientifiques de l'Aude’) :

[Parlant du Pont Naturel de Saint Jean :] Très intéressant par lui-même, splendide observatoire permettant à l'œil d'examiner tous les replis de terrain depuis la Montagne-Noire jusqu'à l'Alaric, un pareil site ne pouvait manquer d'exciter la verve des conteurs durant les longues veillées d'hiver: « Tout le monde sait qu'à une époque le pays était décimé par les fièvres paludéennes. Les villages d'alentour se trouvaient chaque année plus ou moins atteints. A ce propos, les malins racontent qu'après la disparition des moines du prieuré, tous les ans, le 24 juin, vers minuit, des fées en grand nombre se rendaient sur ce pont pour clôturer à leur manière la fête de Saint-Jean. Tandis que tout dormait aux environs, ces fées, revêtues ce soir-là de leurs plus beaux atours, se voyaient servir comme par enchantement le festin le plus somptueux qu'on puisse imaginer ; à la fin, ivres de joie, elles ôtaient leurs riches parures et, tout autour d'un grand feu, dont la flamme montait, montait jusqu'au ciel, elles dansaient la farandole in albis (vêtues ‘en blanc’). Puis, après de nouvelles et copieuses libations, elles tiraient au sort pour désigner le village qui aurait les fièvres l'année suivante. Mais, soit préférence, soit rancune à l'égard de tel ou tel village, certaines fées en venaient parfois à se quereller, à se disputer furieusement, à se prendre même aux cheveux !!!

Finalement, suivant que le sort en était jeté et proclamé, Aigues-vives, Saint-Frichoux, Laure, Puichéric, Badens ou Marseillette devenait, l'année d'après, victime des fièvres » Pauvres fées ! Le défrichement de l'étang et l'assainissement de toute la région circonvoisine, conséquence heureuse de cette œuvre remarquable, leur ont causé un irréparable dommage, au grand dam des curieux qu'aurait singulièrement intéressés la scène du feu de la Saint-Jean.

Les blocs ont continué à se détacher, et le 18 décembre 1960, après un hiver très rigoureux le pont s'est écroulé, laissant un grand vide dans le panorama.

 

 

 

LA MAISON DUPAC DE BADENS

Cette famille noble est divisée en trois branches. La première est celle de DUPAC, seigneurs de Bellegarde, au Diocèse de Narbonne ; la seconde branche est celle de DUPAC, seigneurs de Badens, au diocèse de Carcassonne ; et la troisième est celle de DUPAC, seigneur de Ponserme, au Diocèse de Narbonne.

Le blason de la famille DUPAC peut se voir à l’intérieur de l’église de Badens.

Cette noblesse est originaire du Béarn et attachée de temps immémorial aux Rois de Navarre. C‘est sans doute de là que lui est venue la concession de joindre à ses armes une vache de gueules clarinée d‘azur semblable à celle de l’écu de Béarn.

La maison DUPAC a possédé la terre et seigneurie de la Salle, dans la vallée de Biros, en Comminges, avant l‘an 1389 et plusieurs siècles après.

Si l’on peut remonter la généalogie de la famille DUPAC jusqu’à un duc de Normandie DE PACQ en l’an 860, la branche qui nous intéresse commence avec François DUPAC IIème du nom, qui décède en 1566 en laissant pour descendance, Antoine, Pierre, Anne, Geneviève, Jean François III et Philippe..

Si c’est Antoine qui deviendra seigneur de Bellegarde, et Pierre, seigneur de Ponserme, c’est Jean-François qui sera auteur de la branche des seigneurs de Badens.

C’est en effet par ses épousailles avec Madeleine FERROUIL de SEILLES, dame de Badens, que Jean-François DUPAC III fait en effet entrer Badens dans ses possessions, le 8 mai 1583.

Auront donc la propriété et le nom de DUPAC DE BADENS :

Branche François II du PAC seigneur de Lasalle

1) JEAN-FRANCOIS DUPAC, Seigneur de Badens, né en 1555

2) BLAISE DUPAC, Seigneur de Badens, né vers 1590

3) GABRIEL DUPAC, Seigneur de Badens

4) GABRIEL-BAPTISTE DUPAC, Seigneur de Badens, né le 18 Avril 1685. Il aura etre autres deux filles qui sont enterrées dans le sanctuaire de l’église Ste Eulalie de Badens.

5) GABRIEL DUPAC, Seigneur de Badens, né le 22 Octobre 1737. Il fut le dernier seigneur de Badens. Ancien officier d'infanterie, imbu de ses prérogatives, inflexible, hautain, il est élu second député de l’ordre de la noblesse de la Sénéchaussée de Carcassonne aux États généraux du 26 mars 1789.

 

Il siège à l'extrême droite, est opposé à toutes les idées de réforme, de concession et révolution. Au cours de la nuit du 4 août 1789, il proteste contre l'abolition des privilèges. Le 30 janvier 1790, il se démet de son mandat de député.

(30 janvier 1790 : Lettre de Gabriel-Marie Dupac de Badens à son suppléant Henri de Paschal de Rochegude (1741-1834))

Badens 30 janvier 1790,

Ma santé est si dérangée Monsieur le marquis que ne pouvant plus prévoir l'époque où je serai en état de rejoindre l'assemblée nationale, j'écris par ce même courrier à Mr le président pour le prévenir et le prier de supplier l'assemblée d'accepter ma démission, afin que la sénéchaussée de Carcassonne ne soit pas privée plus longtemps d'un de ses représentants et quelle profite de l'avantage d'en avoir un tel que vous. Je m'empresse d'avoir l'honneur de vous faire part de la démarche que je viens de faire. J'ai l'honneur d'être Monsieur le marquis, avec mes sentiments les plus distingués, votre très humble et très obéissant serviteur.

Le marquis du Pac de Badens

Le château de Badens fut vendu peu après la Révolution, le 27 Ventôse An II (= 17 mars 1794.)

 

Gabriel Dupac de Badens émigre tour à tour à Chambéry, en Angleterre et en Pologne. Avec Louis XVIII, il rentre à Paris en 1800. En 1813, il formule une requête auprès du Conseil d'État afin de récupérer son domaine de Mirausse et ses terres sur la commune d'Aigues-Vives, qui lui ont été confisquées et vendues comme biens nationaux en adjudication par le Directoire du District de Carcassonne (1794).

Il est décédé à Paris le 29 avril 1829, et repose maintenant dans l’ancien cimetière du Mont-Valérien à Suresnes (92).

6) Gabriel-Paul-Marie du PAC, né le 13 mai 1770 à Badens, marquis de Badens. Mort sans postérité, Gabriel Paul du PAC reconnait par testament du 9 juin 1869 comme l'aîné des du Pac son cousin Antoine Joseph Charles Henri du Pac (1836-1894) et lui demande de relever le titre de marquis de Badens.

Branche Mathieu du PAC 1532-ca 1579

7) Antoine Joseph du PAC de MARSOLIES, marquis de Badens 1836-1894

Badens, photo de la marquise du Pac de Badens Madame Flavie de La Bruyère en 1870.

8) Henri Guy du PAC de MARSOLIES, marquis de Badens 1862-1927

9) Jean du PAC de MARSOLIES, marquis de Badens 12/1892

 

LE CHÂTEAU FÉODAL

 

En 1149 (le 29 août), sous le règne du roi Louis (II Le Jeune), le village et son château seigneurial furent donnés en fief par Roger, vicomte de Carcassonne, dans un de ses derniers actes, à Pierre de Minerve, qui se reconnaît son vassal, du village et du château de Badens et autres.

« In nomine Domini, Ego Rogerius de Biteri, donator sum tibi Petro de Minerba et posteritati vestræ, totum hoc quod habeo et habere debco in castello et in villa de Badencs, et in suis terminis, exceptis ipsis justitiis quas ibi retineo.

… Ego jam dictus Petrus de Minerba, laudo et recognosco vobis domino Rogerio prædicto, quod propter hoc donum prædictum sum vester homo. et similiter homo erit vester qui prædietum honorem habuerit post me. »

Traduction : « Au nom du Seigneur, moi, Roger de Béziers, je te donne à toi, Pierre de Minerve et à ta postérité tout ce que je possède et dois posséder dans le château et le village de Badencs, et dans ses limites, excepté les droits de justice que je conserve. – Et moi, Pierre de Minerve, je te loue et je te remercie, et je reconnais qu’à cause de ce précité je suis ton homme et sera aussi ton homme mon successeur. »

En 1313, Jean de Saint Denys, le seigneur de Badens s'y est installé.

(Façade nord. Tour arasée du château.)

 

(Façade ouest. Tour arasée du château à gauche.)

 

En rouge, l’église. En jaune, le château d’origine. En bleu, les ailes ajoutées.

La partie nord (en jaune) est la plus ancienne du château.

Elle est bâtie sur le rocher et est érigée sur 4 niveaux.

 

La toiture est à 4 pentes couverte de tuiles de terre cuite, quatre rangs de génoises ont été soigneusement façonnés.

 

À l'Ouest, 2 tours carrées reliées par un couloir interne harmonisent l’ensemble.

La façade principale au Nord, dominait les terres du seigneur de Buadelle à Mirausse ; elle est composée au 2ème niveau de 4 grandes fenêtres cintrées. Pour les autres étages, 12 fenêtres de dimensions et de nivellement très différents éclairent les pièces spacieuses. Quand fut instaurées, sous le directoire, l'impôt sur les portes et fenêtres, plusieurs ouvertures ont été murées ou réduites, ce qui explique en partie cette façade mouvementée.

 

On y accédait par le patio appelé “basse-cour”, situé entre le château et l'église, à l’ouest.

(Escalier d’entrée.)

(Aile Ouest : Escalier du château lors d’un ancien Carnaval)

 

ou n'y accédait par l'écurie côté nord, d'où démarre un superbe escalier en colimaçon de pierre qui relie tous les étages.

A la fin du XVIIIème siècle, le château est sinistré et est même presqu’entièrement rasé. Après l’avoir restauré, le seigneur a entrepris un agrandissement en plusieurs tranches de travaux.

La première élévation (supposée en orange) est accolée à l'ancien bâtiment. Le fronton construit en pierre du pays reprend l'architecture existante avec de grandes fenêtres rectangulaires à volets et des oeils-de-boeuf pour ajourer les combles. Cette extension conserve une relative majesté. La toiture à une seule pente n’est pas visible depuis les rues du village.

Au Midi, la troisième partie (en vert) est plus récente. À la réalisation, l'aspect cubique a été conservé ainsi que les grandes fenêtres et les œils-de-bœuf. Seuls ont été rapportés des bandeaux de pierre entre les niveaux et au faîtage.

 

 

Après tous ces agrandissements successifs, l’ensemble du bâtiment est imposant. D'une hauteur moyenne de 25 mètres, avec une base rectangulaire de 24 mètres sur 31 mètres, il abrite plus de 40 pièces.

Ces parties forment en fait le château originel. Les autres ailes ont été bâties après la révolution car le château avait été presqu'entièrement rasé. La demeure avait donc souffert de ces destructions et a été en partie reconstruite au XVIIIème siècle mais certains endroits sont d'origine, donc du Xème siècle, et le château conserve encore l’aspect monumental.

Il n’était pas encore achevé lorsqu’il fut confisqué au seigneur.

Le château de Badens fut en réalité vendu peu après la Révolution, le 17 mars 1794.

(Cartulaire de Badens)

(Schéma d‘après plan cadastral)

Une ancienne carte postale de Badens, année d’édition inconnue, indiquait : « L’ancien château seigneurial s’élève à l’entrée du village. Il venait d’être rebâti par le seigneur de Badens et n’était pas encore achevé lorsqu’il fut confisqué comme bien d’émigré et vendu en 1793. Il est aujourd’hui divisé en trois propriétaires (MM. Cathary, Costesec et Ferret) et conserve encore l’aspect monumental».

Au jour d’aujourd’hui, Mr Philippe Costesec habite l'aile sud, Mr Jean-Paul Sicard l'aile est, et l'aile nord est appartient toujours à la famille Pierre Ferret, qui ne l’habite plus.

(Aile sud du château)

 

(Aile est du château)

 

 

(Aile nord du château)

 

(Aile ouest du château)

 

Le monument visible sur les cartes postales a, dixit Alain Estival, maire, été perdu. Il s’appelait la « Fontaine aux petits ». Il aurait été enlevé il y a quelques dizaines d‘années pour permettre aux camions transportant le raisin de pouvoir prendre le tournant de la rue du Château, et a probablement été détruit par des ferrailleurs.

 

 

 

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10 mai 2017

 

Si le hasard t'amène, le plaisir te ramènera !  Le  nom d'un petit village des Pyrénées Orientales est à l'origine de ce mystère, Cabestany, identité donné à ce sculpteur artiste de l'art roman sans nom. Je vous propose de découvrir cet artiste anonyme du moyen âge, dont l'identité reste une énigme.

On reste perplexe devant la beauté des sculptures romanes et du travail énorme que cela représente. Neuf siècle plus tard on reste admiratif et contemplatif. L'architecture romane j'adore !

Je constate que vous appréciez mes reportages, qu'ils ne vous laissent pas indifférents et qu'ils aiguisent votre curiosité. N'hésitez pas à laisser vos commentaires à la fin de l'article, ils sont les bienvenus, et si vous avez des idées d'articles futurs, contactez moi... Merci de faire suivre à vos relations l'adresse de mon site  www.belcaire-pyrenees.com

Je vous souhaite une bonne découverte.

 

Le maître de CABESTANY

Mais qui était ce Maître de Cabestany ?

Si vous vous intéressez aux "vieilles pierres", aux édifices du Moyen-âge, en Languedoc vous allez souvent entendre citer ce nom "Maître de Cabestany".

Avant toute chose, ce qu'il est faut retenir de l'art roman, c'est qu'il s'agit d'une histoire humaine. Certes, ce sont les Grands de ce monde et l'Église qui, dès le haut Moyen âge ont été les instigateurs de ces monuments, mais quel talent il a fallu pour élever les magnifiques édifices que vous allez pouvoir découvrir en Languedoc Roussillon et dans d'autres régions de France. Pensez à l'énergie qu'il a fallu pour extraire la pierre, la tailler et la transporter… L'habileté et l'ardeur des maîtres maçons, clercs ou laïcs et des ouvriers.

Le chanoine Craplet disait "L'art roman est plus que tout autre, un art monumental. Art de maçons, où le mur est premier. Mais en même temps, art de la foi… qui a le secret de distribuer la lumière autour des formes pures".

Ce n'est pas banal, voici l'histoire d'un des plus grands sculpteurs anonyme de l'âge roman dont on ne connaît pas l'identité. On a attribué un nom à ce sculpteur dont les travaux ont les mêmes particularités et c'est ainsi que l'on a pu identifier ses œuvres.

Un homme seul ?

Un homme, en tout cas, doté d'une forte et originale personnalité, d'une très solide culture chrétienne, acquise sans doute pour partie auprès de ses commanditaires, parmi lesquels figurent principalement des abbayes bénédictines. Un homme doué d'un sens aigu pour l'étonnant et le magnifique, d'une inventivité et d'une fantaisie débordantes.

Le Maître de Cabestany nous a laissé une oeuvre captivante, intrigante même, qu'un éminent historien de l'art n'a pas hésité à comparer à celle du Maître de Saint-Lazare d'Autun : GISLEBERTUS qui, lui, a signé de son nom nombre de ses sculptures, ce qui est rare au XIIème siècle.

 

Comment ce nom "Cabestany" lui fut attribué ?

 

En 1934, à l'occasion de travaux de rénovation dans la petite église de Cabestany en Roussillon dans les Pyrénées Orientales que fut découvert l’œuvre emblématique du Maître, le célèbre tympan en marbre blanc consacré à la glorification de la Vierge. Ce tympan sculpté représentant des scènes de la vie de la Vierge fut mis à jour fortuitement. La composition touffue de ce tympan très détaillé, comporte quatre scènes et vingt et une figures, la morphologie des corps aux mains disproportionnées, celle des visages aux yeux étirés ponctués aux commissures d'un trou de trépan, signature de l'artiste singulier. C’est ce tympan aux caractéristiques sculpturales uniques qui a conféré le nom à l’artiste, personnage énigmatique par sa conception et sa façon de travailler. C'est ainsi qu'il fut surnommé "Maître de Cabestany" ou "Maître du tympan de Cabestany". Découverte récente aux yeux des archéologues et historiens, qui croisent leurs recherches pour déterminer réellement d’où il vient et qui il était.

Le Maître de Cabestany est un personnage clé de la sculpture romane méditerranéenne de la deuxième moitié du XIIème siècle. N'ayant signé aucune de ses œuvres, ce nom lui a été donné par un historien de l'art, Joseph Gudiol, en 1944 d'après une des plus importantes de ses sculptures : le tympan de l'église Notre-Dame-des-Anges de Cabestany, dans les Pyrénées-Orientales. Son style si particulier a permis de lui attribuer un ensemble d'œuvres d'environ 121 pièces sculptées de ses mains, par son atelier ou par son cercle artistique.

Au début du XXème siècle, ce tympan se trouvait encastré dans le mur de la nef principale au sud. Il fut déposé au presbytère lors des travaux d'agrandissement. Il pourrait s'agir d'un marbre de remploi. Ses dimensions sont de 2,05 m de long pour 0,84 m de hauteur maximale. Son épaisseur est de 22 cm. Sous le tympan est sculptée une frise d'animaux sauvages sur lesquels s'appuient les personnages. L'existence de cette frise rend impossible l'emploi de ce marbre comme tympan : Il s'agit plutôt d'un linteau sous lequel les fidèles passaient.

Détails : la scène centrale du tympan présente la glorification de Marie, aux côtés de son fils. De part et d'autre, deux scènes sculptées racontent les moments qui ont précédé cette apothéose : la résurrection de Marie à gauche et son assomption à droite.

Autres détails, l'assomption de Marie dans la partie droite.

Le style du Maître de Cabestany le distingue de ses contemporains et traduit une forte personnalité. Sa sculpture, très expressive, est caractérisée par "l'horreur du vide", l'espace de la matière est saturé de personnages. Ces derniers, aux corps trapus, présentent des mains aux doigts démesurément longs. Le drapé des vêtements est doté de très nombreux plis. Les visages sont triangulaires, le front bas, l'arête de nez tranchante, le menton quasi-inexistant et les oreilles hautes et décollées. Les yeux globuleux et en amande, sont souvent soulignés de deux trous de trépan, outil du sculpteur.

Les mains typiques, aux belles proportions, et surtout les têtes aux proportions du visage si caractéristiques, s'accordent avec la vigueur imprimée à la scène par un mouvement de désordre qui s'intègre dans la plénitude reflète des figures et des félins sans laisser de vide inexplicable. Exemple, les lions prennent des attitudes identiques à ceux qui figurent sur le seuil de Cabestany avec les queues s'enroulant en l'air. Les crinières, frisées ou raides, sont faites de traits parallèles, de même que les chevelures et les barbes des personnages. Comme dans toutes les œuvres du Maître, on constate la note prédominante de l'usage abondant du trépan.

Autre photo, du tympan marial dit du Maître de Cabestany (XIIème siècle) situé dans l'église Notre-Dame-des-Anges. 

Le tympan, en marbre blanc des Pyrénées, reste son oeuvre maîtresse, où prennent place la Résurrection de la Vierge en présence d’anges et de deux apôtres, son Assomption corporelle, et l’épisode de la ceinture envoyée du ciel, selon un récit apocryphe, à l’incrédule Thomas.

Autre photo, du tympan marial dit du Maître de Cabestany (XIIème siècle) situé dans l'église Notre-Dame-des-Anges. 

Toutes ces particularités ont permis de retracer le parcours du Maître et de son cercle. Après de nombreuses recherches et de recoupements d'autres sculptures lui furent attribuées. Allant de chantier en chantier, ils ont orné des édifices religieux principalement en Languedoc audois, en Roussillon et en Catalogne du Nord (Espagne), mais également en Navarre (Espagne) et en Toscane à Gérone (Italie). Cet artiste serait peut être un religieux voyageur dont les créations prennent en compte les avancées de la théologie mariale. Il fut aussi architecte.

Les chapiteaux c'est la partie élargie qui couronne une colonne et sert de support à l'arcade qui s'y appuie. Très souvent sculptés, ils sont soit "historiés", c'est-à-dire décorés de scènes racontant une histoire, soit décoratifs, représentant des plantes, des oiseaux, des animaux …

Saviez-vous que les chapiteaux remplaçaient les livres ! Les sculptures faisaient en sorte que les scènes évoquées soient très explicites. Elles pouvaient ainsi être facilement comprises par tous ceux qui ne savaient pas lire, et ils étaient nombreux à l'époque. Placé à cinq mètres de hauteur, les chapiteaux devaient être très lisibles d'en bas, voilà pourquoi les proportions des personnages n'étaient pas toujours, semble-t-il respectées.

Du Languedoc au Roussillon jusqu'à la Catalogne et la Navarre, l'oeuvre sculpturale marque le passage du Maître de Cabestany. Un maître original qui, à partir du milieu du XIIème siècle, se produisit à l'intérieur d'une zone à la signification artistique intense où il atteint une place prédominante en faisant éclater l'ardeur de sa vivacité et de son audace.

Si son nomadisme nous surprend par l'étendue du chemin parcouru pour l'époque, la surprise est encore plus forte lorsque l'on constate sa présence au-delà de cette région connue et dans le cœur même de la Toscane.

Cela peut paraître paradoxal que l'on n'est pas identifié formellement cet artiste sculpteur d'arts romans, alors que de nombreux documents très anciens nous apportent la lumière de façon parfois très détaillée sur notre histoire antérieure au moyen âge. L'Église doit certainement posséder dans ses archives des "actes de commandes" passés lors de travaux avec le nom de l'artisan. Réaliser un sarcophage en marbre tel que celui de l'église de Saint-Hilaire (Aude) demande de nombreuses heures de travail qui ont un coût important, une commande comme celle-ci laisse forcément des traces écrites, ces archives existent-elles encore ? C'est grâce à ces documents anciens que l'on pourra certainement identifier l'anonyme qu'est le maître de Cabestany. Aujourd'hui le mystère sur l'identité de cet artiste reste entier. Le décryptage des archives nous apportera peut-être un jour la réponse.

Plus de 121 pièces lui sont attribuées, en propre ou à son atelier.

 

Les œuvres majeurs identifiées et attribuées à ce jour au Maître de Cabestany :

 

- Église de Saint-Hilaire (Aude) sarcophage reliquaire en marbre de Saint Sernin, chapiteaux du XIIème siècle.

Le sarcophage reliquaire en marbre de Saint Sernin situé dans l'église de Saint-Hilaire (Aude).

Chapiteau Le tireur d'épines, situé dans l'église romane Saint Hilaire XIIème siècle. 

Chapiteau Mise au tombeau, situé dans l'église romane Saint Hilaire XIIème siècle.

- Église heptagonale Sainte-Marie à Rieux-Minervois (Aude) la réalisation en tant qu'architecte est attribuée au Maître de Cabestany, les chapiteaux en grès.

Chapiteau situé dans l'église Sainte-Marie à Rieux-Minervois (Aude).

- Cabestany (Pyrénées orientales), église Notre-Dame des anges, tympan glorification de la Vierge datant du troisième quart XIIème siècle. On ne sait pas si à l'origine ce tympan fut réalisé pour cette église.

- Frise du portail de l'église Sainte-Marie au Boulou. Ce portail concerne la frise qui coiffe le portail et les modillons qui la soutiennent. Parmi les modillons, on trouve quatre têtes humaines, une pomme de pin, un copeau et peut-être une pomme représentant le mal. Quant à la frise, elle montre l'enfance du Christ.

La corniche du portail de l’église de Boulou attribuée au maître de Cabestany. Sur la corniche du Boulou sont groupées des scènes de l’Enfance du Christ : la Nativité, la Bain de l’Enfant, l’Annonce aux bergers, l’Adoration des Mages, la fuite en Egypte. Non loin du Boulou, le portail de l’église de Monastir del Camp possède des chapiteaux proches par le style et l’iconographie de l’oeuvre du Maître.

Détails du bas relief de l'église de Boulou (voir photo du portail ci-dessus).

Détails du bas relief de l'église de Boulou (voir photo du portail ci-dessus).

- Chapiteaux du portail de l'église de Monastir del Camp à Passa.

- Vestiges à l'abbaye de Notre-Dame de Lagrasse (Aude).

- Le chevet de l'église de l'abbaye de Saint-Papoul.

Console sculptée d'une tête de monstre situé dans la nef de l'église abbatiale de Saint-Papoul (Aude).

- Fragment de tailloir avec masque de loup au dépôt lapidaire de l'abbaye de Caunes-Minervois.

- En Catalogne, restes de l'ample portail de l'abbaye Saint-Pierre de Roda et chapiteaux dans l'église Saint-Pierre de Galligants à Gérone.

Reliève provenant du monastère de Saint Pierre de Roda (Catalogne).

- En Toscane (Italie), les chapiteaux de l'abbaye Saint-Antime à Monticiano, une colonne sculptée provenant de la chapelle de la Pieve Vecchia à Sugana, près de Florence, aujourd'hui au musée d'Art Sacré de San Casciano Val di Pesa.

Chapiteau de l'abbaye romane Saint-Antime du XIIème siècle à Monticiano province de Sienne en Toscane du Sud (Italie), représentant Daniel dans la fosse aux lions.

Chapiteau de l'abbaye romane Saint-Antime du XIIème siècle à Monticiano province de Sienne en Toscane du Sud (Italie), représentant Daniel dans la fosse aux lions.

- En Toscane, trois chapiteaux du cloître de l'actuelle cathédrale du Prado.

Colonne sculptée conservée aujourd'hui au musée d'art religieux de San Casciano in Val di Pesa (Toscane) provenant de l'église San Giovanni in Sugana.

 

LE VILLAGE DE CABESTANY

 

Cabestany se situe pour ainsi dire en proche banlieue à l'Est de Perpignan, et à 214 km de Toulouse, 121 km de Carcassonne, 100 km de Béziers, 144 km de Foix et 323 km de Cahors.

Dès l'antiquité, Cabestany constituait une station romaine entre le IIème siècle avant J-C et le Vème siècle de notre ère comme le prouvent des céramiques, des pièces de monnaie et autre mobilier découverts lors de fouilles.
La Via Domitia (la voie Domitienne était une route romaine très empruntée) passait au sud-est de la ville.

Le blason du village de Cabestany.

La commune de Cabestany a adopté il y a quelques années le blason décrit par le chroniqueur Jaume Febrer vers 1650 comme étant celui du chevalier Père de Cabestany, qui aurait participé à la conquête de Valence en 1238. Ces armoiries portent une tête de Maure, entourée d’un serpent. L’emblème des têtes de Maure appartient aux traditions héraldiques de la Reconquête espagnole, et sont passées de la couronne d’Aragon à la Sardaigne et à la Corse au XIVème siècle.

Cabestany, place de la fontaine. 

Cabestany, place de la fontaine.

La commune de Cabestany est située immédiatement au sud de Perpignan, dans la plaine du Roussillon. Le village compte 9683 habitants (2014).

Le nom catalan de la commune (de Cap, "Tête" et "Estany", lac) n’a pas été francisé, (du latin caput stagni) veut dire en catalan "tête de l’étang", 
et désigne un village situé à l’extrémité d’un étang (un village de l’Hérault, Capestang, porte un nom semblable pour les mêmes raisons).

Les premières mentions du nom sont Cabestagnium en 927 et Caput stagnum en 1042.

Cabestany, la mairie.

- 927 Première mention, dans les textes, du village de Cabestany. Cette première mention du village de Cabestany, Cabestagnium, dans un acte de vente, Aton (prince wisigoth) vend à Wadalde (évêque d'Elne) deux alleux. Diverses appellations ont été répertoriées, en 927 : Villa de Cabestagnio, en 1211 : Villa de Capite Stangno, en 1342 : Villa de Capitestanyo.
- Au XIème siècle construction de l’église Notre-Dame des Anges (citée pour la première fois en 1089).
- 1175 Arnau, premier seigneur de Cabestany qui soit connu, rédige son testament.
- 1160/1212 Vie du troubadour Guillem de Cabestany, fils d’Arnau.
- 1260 Les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem (plus tard Chevaliers de Malte) acquièrent la seigneurie de Cabestany et le patronage de l’église.
- 1378/1381 Le village compte environ 145 habitants (39 feux).
- 1730 Fonte d’une cloche, qui existe encore de nos jours.
- 1793 Bataille franco-espagnole d’Orle et de Cabestany. Mise à sac du village.
- 1901 Le village compte  1497 habitants.
- 1930 Agrandissement de l’église vers le sud. Découverte du tympan de Cabestany qui suscite un intérêt.
- 1948 Le tympan de Cabestany est classé Monument historique.

 

L'ÉGLISE NOTRE DAME DES ANGES

   

Cabestany, à gauche, le clocher et à droite, l'accès à l'église Notre Dame des Anges. Une des cloches date de 1730.

Cabestany, l'église Notre Dame des Anges vue côté Sud.

Cabestany, le chevet de l'église Notre Dame des Anges.

Notre Dame des Anges est dédiée à la Vierge. C'est un édifice à nef unique avec abside semi-circulaire, construit aux XIème et XIIème siècles, dont la voûte a été refaite à la fin du moyen âge, époque où l'on a aussi ajouté deux chapelles latérales d'architecture gothique.

L'église Notre-Dame-des-Anges, qui abrite le tympan marial dit du Maître de Cabestany (fin du XIIème siècle) à qui on doit aussi le linteau 
de Saint-Génis de Fontaines et la frise du portail de l'église du Boulou. 

La charpente d'une travée de l'église date du XIVème siècle. À proximité de l'église, des restes de jarres enterrées, signes de présence d'un grenier et peut-être d'une villa romaine, ont été trouvés. Une autre villa de grande taille occupait très certainement les légers reliefs de l'actuelle rue de la Colline.

Cabestany, l'église Notre Dame des Anges.

Cabestany, la nef centrale de l'église Notre Dame des Anges.

Cabestany, le choeur de l'église Notre Dame des Anges.

Cabestany, l'église Notre Dame des Anges, détails de la voûte du choeur.

Cabestany, l'église Notre Dame des Anges, nef unique avec abside semi-circulaire, construit aux XIème et XIIème siècles, dont la voûte a été refaite à la fin du moyen âge.

Cabestany, le balcon de l'église Notre Dame des Anges.

Cabestany, le Christ agonisant dans l'église Notre Dame des Anges.

Cabestany, les fonts baptismaux de l'église Notre Dame des Anges.

Cabestany, chapelle latérale de l'église Notre Dame des Anges.

L'ARCHITECTURE ROMANE

 

Pour faire court, voici un petit résumé concis sans prétention sur l'origine de l'architecture romane. Sans aborder les détails de l'architecture, il existe de nombreux ouvrages pour cela.

Architecture romane, adoptée et consacrée par l'usage depuis le début du XIXème siècle ; mais, il faut dire que la qualification : romane, appliquée à l'architecture, n'est pas contemporaine de la construction des monuments très anciens. S'il est vrai que l'origine du grand art de l'architecture remonte à la plus haute antiquité, il est non moins certain que le mot roman, désignant la période historique, est tout à fait moderne puisqu'il n'existe que depuis 1825. Avant d'être romane, en vertu de conventions archéologiques modernes, l'architecture était chrétienne, ainsi que le prouvent ses origines historiques.

Si l'on veut trouver l'origine de l'architecture romane, il faut chercher bien au delà de la fin de la domination romaine et étudier à Rome les basiliques civiles transformées en temples chrétiens dès les premiers siècles du christianisme.

Tailleur de pierres, un métier d'artiste.

Chapiteau représentant un tailleur de pierres au moyen âge.

Les églises reproduisent les dispositions et les formes des basiliques de Rome ; le style de ces constructions est romain, modifié par les influences locales, tout en gardant le souvenir très marqué des arts antérieurs, et surtout par la nature des matériaux que les architectes avaient à leur disposition et qui ont imprimé à leurs œuvres un caractère particulièrement original.

L'art mérovingien, c'est la fin de l'art impérial et le timide début de l'art roman. Le renouveau s'affirme avec la période carolingienne (VIIIème - Xème siècles), surtout avec Charlemagne, qui relève peu à peu le prestige de l'antiquité. L'Art roman est la première expression de notre génie national, c'est l'art des XIème et XIIème siècles.

Tailleur de pierres, un métier d'artiste qui n'a pas droit à l'erreur.

L'architecture romane qui la première a le sens de l'équilibre, dont l'art gothique perfectionnera le jeu délicat. C'est même elle qui inventera timidement) l'arc-boutant. Le dynamisme monumental est une des grandes inventions du Moyen Age, une trouvaille du génie humain.

 

Les outils des tailleurs de pierres.

   

Les outils des tailleurs de pierres.

- Pioche à pierre tendre – fig. 12.13.14.15

- Pioche à pierre dure – fig. 16

- Boucharde – fig. 17

- Boucharde mixte – fig. 18

- Boucharde à layer – fig. 19

- Ciseaux – fig. 20.21.22.23

- Gradines – fig. 24.25.26.27.28

- Poinçon – fig. 29

- Maillet – fig. 30

- Ciseaux et gradines avec manche en bois – fig. 32.33.34.35

- Ripes – fig. 38.39

   

Les outils des poseurs de pierres.

Le tailleur de pierres Franco Ripamonti de Loisail devant l'église Notre Dame à Mortagne au perche (61) en 1988.

Qu'elle est la différence entre l'art Roman et l'art Gothique :

L'art roman est apparu aux Xème – XIIème siècles, il est caractérisé par ses voûtes en berceau et par la construction de contreforts pour arrêter la poussée. Sur les chapiteaux, les colonnes et les tympans des portails, les artistes créent également tout un monde de personnages inquiétants,  monstres grimaçants et animaux fantastiques, qui entretien la peur de la justice de Dieu. Il faut suivre les principes de l'Église pour sauver son âme, suivre les sacrements. Ce sont des édifices relativement bas, aux murs épais et sombres, fenêtres peu nombreuses et petites.

Quand à l'art gothique apparu aux XIIème – XVème siècles, il se caractérise par des croisés d'ogives qui sont deux arcs qui se croisent en ogive. Il comportait de nombreux vitraux qui décorent la cathédrale, instruisant sur la bible les nombreux analphabètes. Le style gothique se reconnaît par la forme des ouvertures : partie supérieure en ogive, des édifices à la fois hauts et fins, des flèches souvent pointues et ciselées, un transept nettement développé, des vitraux nombreux et colorés, représentant des scènes très complètes des évangiles, la présence de rosaces sur la façade des cathédrales, des statues colonnes contre les murs à l'extérieur. Il y avait aussi des sculptures, des gargouilles et des anges. Ce sont des édifices très lumineux.

 

Pour les amateurs de photos anciennes en voici quelques unes du village de Cabestany :

Cabestany, la rue principale en 1900.

Cabestany, les écoles en 1910.

Cabestany, la Place en 1900.

Cabestany, la Place  et la fontaine en 1910 (photo colorisée).

Cabestany, la Place  et la fontaine en 1950.

Cabestany, la Place  et la fontaine en 1950.

Cabestany, l'église qui fut le siège de la confrérie de Notre Dame des Anges en 19310.

Cabestany, le tympan oeuvre du maître en 1980.

Cabestany, le tympan oeuvre du maître tel qu'il était enchâssé dans le mur de l'église en 1950.

Cabestany, une vue aérienne en 1980.

Il existe un centre de sculpture romane "Maître de Cabestany" Parc Guillem 66330 Cabestany.  Le Centre est à la fois un musée, un centre de ressources, un espace dédié à des ateliers pédagogiques, un lieu d'expositions et de conférences.

 

Bibliographie, je citerai simplement les documents les plus pertinents :

- Architecture romane du midi de la France 4 tomes.

- BNF revue Les Grandes Industries de France 1891 (concernant les tailleurs de pierres).

 

 Si vous désirez participer et créer un reportage sur votre village, n'hésitez pas à collationner vos documents, photos et rédiger votre texte, je me charge de le mettre en forme sur ce site web. Je vous invite à me contacter par mail à cette adresse :

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Avant de quitter ce site et pour mieux y revenir, profitez-en pour consulter aussi les sommaires du menu, il y a de nombreux sujets variés, très intéressants et instructifs, allez-y,  jetez un oeil !

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2 avril 2017

 Si le hasard t'amène, le plaisir te ramènera ! Aujourd'hui escapade et visite un petit village historique peu connu situé au pays du Razès.

Vous aussi, si vous voulez faire découvrir votre village audois ou ariégeois, votre participation sera la bienvenue, n'hésitez pas à m'envoyer vos photos, documents, afin d'illustrer les reportages sur vos villages que vous aimez.

Je vous souhaite beaucoup de plaisir lors de la lecture de cet article et n'hésitez pas à laisser vos impressions et commentaires en bas du reportage.

Le village de Caudeval se situe à  9 km de Mirepoix, 24 km de Limoux, 92 km de Toulouse, 47 km de Carcassonne, 110 km de Narbonne.

Caudeval à la "frontière" de l'Aude et de l'Ariège proche de Mirepoix (concernant Mirepoix, un reportage est visible sur ce site voir les sommaires). 

Le village de Caudeval 163 habitants, situé le long de D626  entre Mirepoix et Limoux.

Vue aérienne du village de Caudeval, et le château situé à l'Ouest du lieu.

Vue aérienne du château de Caudeval.

Blason du village de Caudeval.

Blason du village de Caudeval tel qu'on le trouve dans l'édition de 1696 du grand Armorial général de France par Charles d'Hozier.

Une vue générale côté Nord du village de Caudeval.

Une vue générale côté Sud du village de Caudeval. Vous emprunterez le chemin de Labade pour un point de vue sur le val de l'Ambronne.

Caudeval est une ancienne commune française, située dans le département de l'Aude en région Occitanie, devenue, le 1er janvier 2016, une commune déléguée de la commune nouvelle de Val-de-l'Ambronne. Le village de Caudeval appartient à l'arrondissement de Limoux et au canton de Chalabre. À mi-chemin entre Mirepoix (Ariège) et Limoux (Aude), Caudeval est un village culminant à 360 mètres.

En 2013, la commune comptait 163 habitants. L'évolution du nombre d'habitants a connu son apogée en 1851 avec 374 habitants. Les habitants de Caudeval se nomment les Caudevalois et les Caudevaloises.
 

 

La rue principale du village de Caudeval avec la mairie.

Caudeval en occitan Caudavalh, l'adjectif occitan caude, issu du latin calda signifie chaude. Le toponyme vient d'une forme latine "calida vallis" qui signifie "la fin de la vallée" ou "vallée chaude". Bien exposé au soleil, la vallée en question est la l'Ambronne, d'où la rumeur qu'il y aurait eu des sources thermales.

L'emploi en français du mot vallée est relativement récent et qu'on lui a longtemps préféré le terme vallvau. Le mot a survécu dans des expressions figées comme à vau-l'eau, par monts et par vaux ou au diable Vauvert ou dans des toponymes comme Val d'Oise.

Le village de Caudeval est cité sous le nom de Caldavale dans un document de 1202. Jusqu'au XIIème siècle les textes appellent l'endroit Vallis de Vindras ou Vallis Vintronis.

La tour Sud du château de Caudeval.

La rue qui mène au château de Caudeval.

                                

Le charme des rues de Caudeval.

La rue principale de Caudeval.

L'histoire de Caudeval se confond avec l'historique du château de Caudeval.

À la fin du XIIème siècle, le village de Caudeval fut créé au pied du château ; il comprenait une rue centrale et une ceinture de remparts, dont l'entrée se situait à l'angle Est ; il subsiste un angle de cette ceinture, appelé "la tourette". Des fossés entouraient le village. Les habitants étaient "à la disposition" du seigneur soit à titre de "main d’œuvre", soit comme adjoints d'hommes de guerre, tels que guetteurs. Les seigneurs épousèrent la cause cathare et la famille Aniort domina la région ; ce fait méconnu a écarté Caudeval, à tort et à l'encontre de l'Histoire, des sites cathares de l'Aude.

L'église de Caudeval.

L'église de Caudeval côté Sud.

L'église bâtie en moellon taillé, est dans son ensemble de style ogival. La belle fenêtre gothique du chœur est de construction récente. Il y a deux chapelles latérales. Porte d'entrée ogivale avec un blason martelé sous la Révolution. Une croix appuyée au mur extérieur érigée en 1752.

L'église de Caudeval côté Nord.

Le proche de l'église de Caudeval, le blason au-dessus de celui-ci fut martelé lors de la Révolution.

 

LE CHÂTEAU DE CAUDEVAL

Situé à la limite occidentale de l'Aude, à 9 km. Est de Mirepoix, le château de Caudeval était avant le XIIIème siècle, un fief du Comté de Foix.

Avant la construction du château, le site était une terre des comtes de Foix, appelée en 1132, "Vallée de Vendras", aux Xème et XIème siècles, nom gallo-romain formé sur "Venerius" plus suff."anum".

Le château de Caudeval, la façade Nord.

Le château de Caudeval, la façade Sud, la tour hexagonale abrite un escalier à vis.

La tour carrée du château de Caudeval située au Nord Est.

Le comte de Foix, Roger III, fit don de la moitié de ses droits sur la vallée de Vendras, quand sa fille, Brandimende, épousa Guilhem d'Alaigne, vicomte de Razès, en 1132. Le château comprenait l'actuelle partie Sud, de section rectangulaire et de dimension réduite (moins de la moitié de la surface de l'actuel château). Les défenses du château étaient puissantes, avec des courtines, sur une double rangée, et constituaient un très grand rectangle, "engerbant" la tour du IXème siècle. L'entrée était située sur la face Est ; deux corbeaux, de grande dimension, subsistent ; ils supportaient le mâchicoulis au-dessus de l'entrée, à la place de la tour extérieure Est.

La façade Est avec l'entrée du château de Caudeval.

   

La tour Nord Est du château de Caudeval.

Couvrant Mirepoix face à l'Est, le château de Caudeval fut pris en 1209 lors du passage des forces de Simon de Montfort. Deux boulets de pierre ont été trouvés datant du siège de 1209. Le pierrier était en position, selon toute vraisemblance, sur la colline sud et à moins de 100 mètres, là où des Templiers ont construit un ouvrage dont les fondations subsistent. Les suzerains de Caudeval furent, dès lors, durant près de six siècles les Levis-Mirepoix- Montbrun. Le château fut agrandi, puis doublé en volume : le mur ouest, fait de très beaux moellons, et des ouvertures intérieures sont le témoignage de ces travaux. Les courtines furent renforcées ; la courtine est subsiste avec ses trous de boulins pour, en cas de menace ou de siège, la mise en place de hourds.

Ce château a une histoire intéressante car au milieu du XVème siècle, il a appartenu à Jean d'Aulon, écuyer de Jeanne d'Arc et conseiller du roi.

Le château est en partie du XIVème siècle en l'occurrence : sous-sol, portes du rez-de-chaussée, tour avec escalier de pierre hélicoïdal.

Un document datant de 1132 mentionne le château, on estime à une vingtaine de défenseurs occupant la place.

Caudeval en 1565, à cette époque fut construit à la tour hexagonale un escalier en vis. La cour sud était pavée et on entrait dans la tour en franchissant deux marches, découvertes récemment en 1995. À l'extérieur, le renforcement des défenses fut réalisé par les Levis, quand ils construisirent les deux tours entre 1300 et 1350, la tour Est s'appuyant sur le mur-porte du premier château. Ces tours, de section carrée, étaient plus basses qu'actuellement. Le château est en partie du XIVème siècle.

Le château fut pris une deuxième fois, en 1575, lors des guerres de religion par des troupes protestantes. Il fut repris un an après.

Deux tours de défense extérieures datent de 1606, construites par les Labat.

Par suite d'alliances, la famille des Comtes de Rochechouart, Marquis de Faudoas, s'installa à Caudeval. Une aile est fut construite avec la cage du grand escalier. La toiture, plate, fut refaite avec un couronnement de génoises à cinq rangées. La tour du XVIème siècle fut rehaussée, ainsi que les tours extérieures. Dans treize salons et cabinets, des décors de gypseries furent réalisés. Certains décors sont uniques en France, ils représentent à la fois les armoiries des Rochechouart-Faudoas, les symboles de sièges de villes prises par certains Rochechoaurt et les attributs de Gouverneur de Province. D'autres rappellent les prénoms des enfants des Seigneurs de Caudeval au XVIIème siècle. Comme ces décors étaient de couleur blanche, il était nécessaire qu'ils soient fortement éclairés. Par voie de conséquences, les ouvertures à meneaux furent supprimées et de nouvelles ouvertures furent percées, doublant leur surface. Les façades actuelles sont identiques à celles du XVIIème siècle. Les fossés en eau furent comblés ; le sol de la cour pavée et les rues du village surélevées de 1,20 m.

La courtine fut percée pour construire le portique de pierres avec bossages et boules d'amortissement. Le portail en bois fut remplacé au XIXème par un portail en fer forgé, rappelant les décors de la rampe du grand escalier et dominé par une lyre, puisque le propriétaire, le comte de Tréville au XIXème siècle, était musicien et avait créé, au château, un atelier de luthier.

Le comte de Tréville fit détruire la tour du IXème siècle, de même que les Rochechouart firent démolir au XVIIIème siècle les courtines, sauf celles de l'est, combler les fossés et relever le niveau de la cour sud, ainsi que le niveau de la "cour des armes" ou "cour des tours".

Au XIXème siècle, l'Orangerie et les "communs" furent construits, en reliant le bâtiment principal aux anciennes petites écuries.

Le château a reçu de très riches et importants décors de gypseries. Des cinq niveaux, trois sont ornés de décors de gypseries, toutes blanches (treize salons et cabinets, cage du grand escalier). Ils datent de la fin du XVIIème, du milieu du XVIIIème, ceux de la salle de billard entre 1758 et 1765, enfin de 1780-1790 (guirlandes de fleurs, feuillages, chasse, nature). Trois panneaux de la salle de billard (7,50 m de h.) représentent, par l'art militaire et l'héraldique, les armoiries ainsi que la carrière militaire et civile de François-Charles, Comte de Rochechouart, Marquis de Faudoas, Lieutenant Général des Armées, Gouverneur de l'Orléanais et autres places. La réalisation de ces décors a entraîné l'agrandissement des ouvertures comme il a été dit ci-avant, afin de laisser davantage de lumière pour les éclairer ; des éléments de meneaux ont ainsi été retrouvés.

La façade Nord du château de Caudeval.

Galerie située au pied de la tour Nord-Est du château de Caudeval. Cette galerie voûtée doit à mon avis servir à l'évacuation des eaux de pluie de l'enceinte du château. Construction datant de l'époque où les fossés furent remblayés.

Château de Caudeval, on aperçoit la galerie voûtée, photo ci-dessus, à gauche au pied de la tour Nord-Est.

Le corps de bâtiment a été engerbé par une vaste construction en 1672, comportant en particulier un important escalier de pierre avec rampe en fer forgé de grande ampleur. Toutes les constructions sont en pierre de taille. Les Rochechouart firent démolir au XVIIIème siècle les courtines, sauf celles de l'Est, combler les fossés et relever le niveau de la cour sud, ainsi que le niveau de la "cour des armes" ou "cour des tour". Au XIXème siècle, l'orangerie et les "communs" furent construits, en reliant le bâtiment principal aux anciennes petites écuries.

Au XIIIème siècle, lors de l'Inquisition, "la question" fut très certainement pratiquée dans château de Caudeval, on a retrouvé dans les sous-sols des anneaux scellés dans le mur près du sol avec un fer de prisonnier.

Les portes datables des XIIIème-XIVème siècles se trouvent sur la partie ajoutée à l'arrière.

En 1885, il fut trouvé dans ce château un trésor en pièces d'or caché dans un sac dissimulé dans un mur de l'actuelle salle d'Armes. Les propriétaires à l'époque étaient Mr Ludovic de Tréville et sa soeur, Mademoiselle de Fournas.

Travaux de restauration : Depuis 1972, 700 m2 de toitures furent refaites ainsi que les façades des trois tours ; les intérieurs ont été aménagés. Pour tous ces travaux, le prix de l'Obélisque du Conseil de l'Europe des VMF et un prix de Chefs-d'œuvre en péril furent décernés. Le propriétaire reçut en 1982, de monsieur le ministre de la Culture, une lettre personnelle de félicitations.

Des décors de l'époque romaine ont été trouvés sur le site du château, en particulier deux fûts de colonne de 7 m de hauteur chacune. Au XIème siècle une tour existait à l'angle Nord-Ouest du château ; les fondations de cette tour ont été retrouvées et dégagées en 1988.

Le château était ouvert au public pendant une certaine période, à voir sur place si c'est toujours le cas, c'est fonction des nouveaux propriétaires. Il mérite d'être visité pour ses gypseries et son architecture.

 

POURQUOI LES CHÂTEAUX ONT-ILS DES TOURS RONDES ?

Une grande majorité des châteaux forts possèdent des tours rondes. A partir du XIIème siècle, tous les édifices médiévaux en étaient dotés, pour des questions de solidité. Celles-ci, pourtant difficiles à construire, se montraient très résistantes grâce à une surface d'impact réduite. La force exercée dessus se répartissait sur l'ensemble de la structure, à l'exemple de la pression exercée sur une voûte. De plus, la tour ronde permettait aux défenseurs et aux archers d'avoir une meilleure visibilité sur les alentours, sans angle mort. Ce choix de construction s'est imposé au détriment des tours carrées. Alors qu'elles surmontaient les premiers châteaux dès la fin du Xème siècle, les tours carrées s'avéraient trop faciles à détruire. Il suffisait aux assaillants d'en briser un angle pour qu'elles s'écroulent.

Le château de Caudeval façade Nord.

Blason gravé au-dessus d'un porche, à quelle famille appartient cette armoirie ?

Place devant l'entrée du château de Caudeval.

 

LES SEIGNEURS DE CAUDEVAL

Bertrand de Antihaco, seigneur de Caudeval en 1428.

En 1428, lettres patentes données par Charles VII (Loches, 9 décembre 1428) accordant à noble Jean d'Aulon, seigneur de Caudeval, maître des ponts et passages dans la sénéchaussée de Carcassonne, une pension de 200 livres tournois par an.

Jean d'Aulon le jeune mourut le 12 octobre 1446, probablement sans enfants, car, le 20 du même mois, sa châtellenie de Montréal avait passé à noble Mathieu d'Aulon, d'Olon ou de Lon (Mahul cartulaire du diocèse de Carcassonne), que nous présumons son neveu, parce que le fief de Caudeval, appartenant à Jean d'Aulon, après la mort de celui-ci, fut hérité par ledit Mathieu, qui devait être son fils, comme aussi, peut-être, Jean d'Aulon, en 1463 archiprêtre de Laurac-le-Grand, et Philippe d'Aulon, en 1469 homme d'armes de la Maison du Roi.

Aux Archives Départementales de la Haute-Garonne, série B, on trouve une indication datée de 1486 attribuant Mézerville au chevalier Jean d’Aulon né vers 1390 dans le comté de Fézensac, sa famille était originaire d'Aulon (Haute-Garonne), petite enclave du Nébouzan au coeur du Comminges + août 1458), conseiller du roi et sénéchal de Beaucaire.

Cette indication figure dans les actes du procès qui opposa le petit fils de Jean d’Aulon à Hélène de Mauléon. A l’issue de ce procès, Mézerville est attribué au petit-fils, comme faisant partie des biens propres apportés par feu Jehan d’Aulon lors de son mariage. En effet une autre indication, antérieure, nous est donnée par Maurice Vuillier dans « Histoire de la famille de Mauléon ». Il cite Hélène de Mauléon, dame de Caudeval, mariée le 23 septembre 1428 à Jean d’Aulon, chevalier, seigneur de Mézerville, Peyrefitte et Belesta.

Jean d’Aulon, personnage considérable selon l’historienne Régine Pernoud , « est célèbre pour avoir été pour Jeanne d’Arc le compagnon de tous les instants » de Poitiers à Rouen puisqu’il fut fait prisonnier avec elle. Une quittance, du 26 septembre 1450, nous confirme que Jean d'Aulon était seigneur du Caudeval, et que Charles VII, non content de lui conférer la capitainerie du château royal de Pierrepertuse, dont il jouit jusqu'à sa mort, l'avait encore honoré de la dignité de chambellan. Il décèdera en août 1458. Il fut gouverneur de Castelnaudary, puis gouverneur de Peyrepertusse, sénéchal de Beaucaire et de Nîmes, enfin conseiller du Roi.

- Pierre d'Aulon, fils de Jehan d'Aulon. Noble Pierre d'Aulon, sera pourvu parle Roi de la châtellenie de Pierrepertuse le 18 décembre 1458.

- Gui de Levis, seigneur de Caudeval en 1493.

D’autres pièces d’archives citent en 1504 un Jean d’Aulon, petit-fils de Jehan d'Aulon, comme seigneur de Caudeval et de Mézerville. Le 23 juin 1517, ce Jean d’Aulon est condamné à avoir la tête tranchée, ses biens confisqués sauf un tiers à ses enfants légitimes.

- Astorg de Labat, marchand ; en 1570, son fils, noble Hector de Labat, bourgeois de Toulouse, capitoul en 1569-1570 qui fait érigé le domaine en baronnie ; et en 1626, le fils de ce dernier, noble Jean de Labat, d'Autignac, seigneur de Caudeval.

- Hector de Labat, seigneur d'Antignac, baron de Caudeval en 1565. Capitoul à Toulouse en 1569.Les deux coseigneuries furent réunies en une baronnie en 1565.

- Labat d'Antignac, barons de Caudeval, famille anoblie par le capitoulat de la ville de Toulouse dans la personne d'Hector Labat, seigneur d'Autignac. Capitoul en 1569. Il eut pour fils :

Armoirie de la famille Labat d'Antignac.

- Jean Labat, seigneur d'Antignac, qui épousa N. de Villeneuve qui était veuve le 20 juin 1648, dont il eut :

Une info supplémentaire : le 13 septembre 1626. François de Béon Cazaux, de la Bastide de Cazaux, château proche de celui de Caudeval, épouse Jeanne Labat d’Antignac, fille de Noble Jean Labat d’Antignac, seigneur de Caudeval.

- Jean-Pierre Labat, seigneur de Caudeval, gentilhomme ordinaire de la chambre du Roi, épouse le 4 février 1636 Anne Olivier. Ils eurent pour enfant :

- Pierre Labat, d'Antignac, baron de Caudeval, maintenu par M. de Bezons, intendant en Languedoc, en 1670, en vertu du capitoul exercé par son bisaïeul. Baptisé le 6 mars 1647.

L'histoire néanmoins, fait mention d'un Guillebert de Labat, qui, l'an 1219, fut chargé conjointement avec Bernard de Montant, de la défense de la porte del Pontvielh, à Toulouse. L'un des descendants d'Hector de Labat, Jean François de Labat écuyer, sera à la tête de la baronnie de Caudeval en 1683.

On trouve aussi un Benoît Labat, anobli pour services en 1480. Armorial : "parti, au 1 de gueules à la fasce d'argent, accompagnée de 6 roses de même, les trois en pointe, posées 2 et 1 ; au pal d'or et d'azur ; au chef de gueules, cahrgé de trois besants d'argent".

- Pierre de Labat d'Antignac, en 1696 seigneur de Caudeval.

Document de vente datant de 1700, Insinuations faites en la cour du sénéchal du Lauragais, contenant : la vente faite par messire Pierre de Labat d’Antignac, seigneur de Caudeval, à Jacques Martin, habitant de Toulouse, de sept des vingt-quatre portions de la justice haute, moyenne et basse, de la directe et des autres droits seigneuriaux de la terre de Molandier, au diocèse de Mirepoix, ainsi que de tous arrérages de ces droits dus au moment de la vente.

Par suite d'alliances, la famille des comtes Clermont de Rochechouart, au baron de Rigaud de Rivayrolles conseiller au Parlement de Toulouse. Le marquis de Faudoas, s'installa à Caudeval. Peu après la Révolution, il a appartenu aux familles de Saint André et de Tréville le propriétaire, le comte de Tréville au XIXème siècle, était musicien et avait créé, au château, un atelier de luthier. Le comte de Tréville fit détruire la tour du IXème siècle, de même que les Rochechouart firent démolir au XVIIIème siècle les courtines, En 1885, il fut trouvé dans ce château un trésor en pièces d'or caché dans un sac dissimulé dans un mur de l'actuelle salle d'Armes. Les propriétaires à l'époque étaient Mr Ludovic de Tréville et sa soeur, Mademoiselle de Fournas. Son dernier propriétaire connu fut le général Delpoux. A Caudeval, ils fréquentent la famille Rouvairollis de Rigaud.

Armoirie de la famille Calouin de Tréville.

Vers 1660 Marguerite de Rochechouart fille de Jean François de Rochechouart + 27/06/1659 baron de Clermont, vicomte de Soulan, baron de Lescure et de Jeanne de Foix (x 28/08/1640), épouse N? seigneur de Caudeval. Elle est restée veuve sans enfant.

- François Charles de Rochechouart, comte de Rochechouart, le chef du nom et des armes de Rochechouart, né le 17 août 1703, marquis de Faudoas, premier baron chrétien de Guyenne, comte de Clermont et d'Aureville, vicomte de Soulan, seigneur de Caudeval et autres lieux, baron des États du Languedoc ; fut d'abord colonel d'un régiment de son nom, ensuite du régiment d'infanterie d'Anjou ; brigadier le 20 février 1734 ; maréchal de camp de 1er mai 1745 ; lieutenant général le 10 mai 1748 ; ministre plénipotentiaire de sa majesté. Fils de Charles de Rochechouart et de Françoise de Montesquiou. Enfants : Gabriel-Charles (mort en 1734), Antoine-Charles (mort en 1737), Diane-Adélaïde, Zéphirine-Félicité, Charlotte-Gabrielle, Aimery-Louis-Roger.

A partir de 1765, le château de Caudeval passa du duc de Rochechouard, au baron de Rigaud de Rivayrollis (conseiller au Parlement de Toulouse).

- Ludovic Antoine Joseph Calouin de Tréville, né le 7 janvier 1855 à Caudeval. En 1910 comte de Tréville propriétaire du château et maire de Caudeval.

- Le comte Gérard de Fournas Moussoulens en septembre 1936 meurt au château de Caudeval.

Son dernier propriétaire connu fut le Général Claude Delpoux décédé à ce jour.

Une vue sur le village de Caudeval.

L'entrée du château de Caudeval.

Place devant le château de Caudeval.

La tour carrée Nord-Est du château de Caudeval.

Le château de Caudeval.

Pour les amateurs voici quelques photos anciennes, si vous en possédez d'autres vous pouvez me les adresser afin de compléter cet article :

 

Groupe d'écoliers du village de Caudeval en arrière plan, en 1905.

La façade Sud du château de Caudeval en 1905.

Vue aérienne du village de Caudeval en 1975.

Bibliographie,  je citerai simplement les documents les plus pertinents :
 

- Revues de Comminges Société des études du Comminges T67 et T111.

- Dictionnaire universel de la noblesse.

- Revues l'AUTA.

- Pièces fugitives, pour servir a l'histoire de France Tome 3.

Ainsi se termine ce reportage, en espérant qu'il vous aura intéressé, n'hésitez pas à laisser vos commentaires en bas de l'article ... et revenez me voir !

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10 mars 2017

Si le hasard t'amène, le plaisir te ramènera !  Un petit village classé parmi les plus beaux villages de France se cache en Ariège à la limite départementale de l'Aude. Je vous propose une escapade en Ariège à la découverte de ce village au passé historique et religieux important pour la région au moyen âge.

Je constate que vous appréciez mes reportages, qu'ils ne vous laissent pas indifférents et qu'ils aiguisent votre curiosité. N'hésitez pas à laisser vos commentaires à la fin de l'article, ils sont les bienvenus, et si vous avez des idées d'articles futurs, contactez moi... Merci de faire suivre à vos relations l'adresse de mon site  www.belcaire-pyrenees.com

Je vous souhaite une bonne découverte.

 

Le village de Camon se situe à 101 km de Toulouse, 43 km de Foix, 55 km de Carcassonne, 31 km de Limoux, 124 km de Narbonne, 153 km de Béziers et 210 km de Cahors.

Camon entre Mirepoix et Puivert en passant par Chalabre (des villages dont un reportage leur a été consacré sur mon site, voir les sommaires), Montségur tout proche, vraiment un secteur où il y a de quoi éveiller en vous une passion d'historien.

Camon proche de la base de loisirs de Léran-Montbel. La voie verte en Pyrénées cathares (GR7) vous permet de rejoindre le village de Chalabre à pied. Le village de Léran le fief de la famille de Lévis.

Blason du village de Camon (Ariège).

Une vue aérienne du village de Camon.

Camon et son abbaye avec jardins en terrasse.

Camon est une commune limitrophe avec le département de l'Aude région Languedoc-Roussillon, le village s'est construit dans un méandre de l'Hers-Vif.

En 2013, la commune comptait 152 habitants. L'évolution du nombre d'habitants a connu son apogée en 1831 avec 628 habitants que l'on appelle les Camonais et Camonaises.

La commune fait partie de l'association Les plus beaux villages de France.

          

Camon, à gauche, la tour clocher fortifié de l'abbaye datant du XIVème siècle. A droite, porte d'entrée à l'abbaye du XIIème siècle, au moyen âge s'était l'entrée principale de village.

Camon, l'ancienne abbatiale.

Camon, les fortifications au Nord de l'abbaye avec sa tour carrée, rue des Remparts.

Toponymie : l'adjectif gaulois cambos,  camba,  cambon, paraît issu le substantif masculin cambo-, qui se retrouve sous cette forme ou celle de chambo, plus ou moins déclinés à la latine, dans les textes du moyen âge, et a donné généralement en France Cambo, Cambon ou Chambon, précédés ou non de l'article ; ce substantif devient au féminin Camba ou Cambe, en français Cambe ou Cambre, Chambe ou Chambre, parfois Champ, avec ou sans article ; le neutre Cambonum, qui est peut-être une contraction de Cambodunum, donne ordinairement Chambon, quelquefois Camon. (Dictionnaire archéologique de la Gaulle : Cambonum in pago Tolosano, Camon (Ariège).

Camon, le village aux mille rosiers.

Camon, une rue du village.

Le marché de Mirepoix tout proche du village de Camon.

Camon, ancienne fontaine du village.

Lors de la création des départements, Camon fut compris dans l'Aude et fut réuni à l'Ariège en 1794. Camon fait parti du canton de Mirepoix (Ariège), à 13 km au sud-est de cette ville, sur la route de Mirepoix  à Quillan, un petit monastère, dit de Notre-Dame de Camon.

Le village de Camon vu côté Sud.

Le village de Camon vu côté Nord avec la chaîne pyrénéenne au fond.

Camon a conservé avec ses vieilles maisons de style renaissance, dont l'une n'est autre que la maison du prieur, son église et son couvent, un cachet archaïque que l'on retrouve dans presque toutes les localités des environs ; les Bénédictins du couvent de Camon, si puissants au moyen âge, se partageaient avec les seigneurs de Chalabre et de Mirepoix, la suzeraineté de ces régions.

Le village de Camon, l'abbaye placée sous l'invocation de la Vierge Marie.

Camon, porte en arc du XIIème siècle, entrée de la citadelle.

Camon, rue verdoyante et ombragée du village.

Camon, porte d'accès à l'abbaye avec ses fortifications.

On pénètre dans la vieille citadelle par une porte en arc surmontée d'une petite vierge en pierre, et en remontant une petite rue, on arrive au pied d'un vieux perron.

Camon avec ses remarquables restes du passé religieux et féodal permet d'admirer du haut de la terrasse de l'abbaye, le beau panorama qui se déroule sur la vallée de l'Hers, petit cirque en cet endroit, limité par les collines boisées, arrosé par le cours méandreux de la rivière.  

Camon, le pont sur l'Hers à l'Ouest de village.

Camon, l'abbaye vue du pont sur l'Hers.

Camon, une vue sur l'abbaye et la chaîne pyrénéenne.

La tradition veut que ce soit Charlemagne qui ait, en 778, fondé un monastère sur cette petite éminence rocheuse située dans une courbe de l'Hers, placé sous l'invocation de la Vierge Marie et dénommé à l'origine : Sancta Maria monasterii Cambionis, l'abbaye fortifiée fut bâtie par la suite, donnée en 943 à l'abbaye de Lagrasse. Au XIIème siècle elle en devint un simple prieuré. La première enceinte fortifiée fut édifiée à la même époque, ainsi que le château de Montaragou. Le 18 juin 1279, l'abbaye avec ses fortifications fut détruite par la rupture du barrage de Puivert, qui emporta également Mirepoix et les autres villages de la vallée. En 1494, le village et son abbaye sont de nouveau mis à sac, cette fois par une bande de pillards.

Camon, une vue sur l'abbaye côté Ouest.

Camon, une vue sur l'abbaye côté Nord.

Camon, une vue sur l'abbaye côté Sud-Ouest.

Camon, une vue sur l'abbaye côté Sud-Ouest.

Camon, une vue sur l'abbaye côté Sud-Ouest.

    

Camon, à gauche, la rose est omniprésente dans les ruelles du village. A droite, rue Charlemagne.

Camon, l'abbaye et ses remparts côté Nord.

Camon, la porte de l'horloge autrefois entrée principale du village fortifié.

Camon, la porte de l'horloge autrefois entrée principale du village fortifié.

    

Camon, autres vues de la porte de l'horloge avec sa tour clocher.

C'est Philippe de Lévis-Mirepoix, évêque de Mirepoix et prieur de Camon, qui va reconstruire au début du XVIème siècle l'ensemble des bâtiments que l'on voit aujourd'hui, dont le rempart du village. Entre 1560 et 1570, le cardinal Georges d'Armagnac, alors prieur de Camon, termine l'enceinte en y accolant une tour ronde.

Camon, l'ancienne abbatiale.

Camon, la tour clocher de l'abbaye avec ses contreforts côté Nord.

 

L'ANCIEN PRIEURÉ, ANCIENNE ABBATIALE DE LA NATIVITÉ DE LA VIERGE ET LES REMPARTS 

Lorsqu'on arrive à Camon, que l'on appelle aussi la "petite Carcassonne", on ne peut rater cette imposante bâtisse à l'architecture sévère. La légende veut que cette abbaye bénédictine fondée au VIIIème siècle ait été construite sur ordre de Charlemagne en 778. Quoi qu'il en soit, le premier acte mentionnant ce palais fortifié date de 943 comme simple couvent dépendant de la puissante abbaye de Lagrasse, dont au XIIème siècle elle est devenue un prieuré simple. Le pape Jean XXII (1316-1334), après avoir créé l'évêché de Mirepoix le 27 septembre 1317, décréta, par une bulle du 17 juillet 1318, que douze moines de Lagrasse viendraient mener la vie régulière au prieuré de Camon. Le prieur était seigneur féodal des habitants de la localité, ainsi que l'établit un acte d'hommage des gens de Camon au prieur Jordan de Roquefort, daté du 9 juin 1311, existant dans les archives de M. le duc de Lévis-Mirepoix. Des documents du 8 avril 1326, 16 mars 1331, le janvier 1356, montrent ce dignitaire de l'Eglise accomplissant ses fonctions de seigneur féodal, pour autoriser des paysans à faire moudre du grain ailleurs qu'à Camon, pour transformer des redevances en rentes annuelles, pour consentir et régulariser des baux de location.

   

Camon, à gauche la tour clocher. A droite, l'entrée de l'abbaye avec le chevet de l'église au fond.

Camon, l'abbaye et ses remparts côté Nord-Ouest.

Camon, la cour intérieur de l'ancien couvent.

L'ensemble conventuel fut abandonné et détruit en 1420 à la suite des troubles qui marquèrent cette période, le pape Alexandre VI donna ce prieuré de Camon à Philippe de Lévis, devenu évêque de Mirepoix (1497-1537) aux termes d'une bulle du 3 novembre 1498, confirmée par une seconde du 21 juin 1501, il entreprit, vers 1504, une reconstruction et une extension du prieuré et de l'église qui s'achevèrent en 1535. Il y fit installer un mobilier et des stalles, en 1515. Les bâtiments du prieuré, protégés par la rivière, furent défendus par une enceinte irrégulière dont on voit une grande partie le long du mur nord. Philippe de Lévis évêque de Mirepoix et prieur de Camon fit dresser les tours, mais les murs furent surélevés au moment des guerres de Religion. Les tours sont bâties à la fin du XVème siècle. À la fin du XVIème siècle, au moment des guerres de Religion, on surélève les murs. Il subsiste de l'enceinte principalement le mur nord. La forteresse du méandre, en référence au cours de l'Hers-Vif, fut fortifiée à trois reprises. Les vestiges de l'église et des remparts sont inscrits Monuments historiques.

La façade à 3 étages est percée de fenêtres de style Renaissance.

Camon, l'ancien couvent.

    

Camon, la cour intérieur de l'ancien couvent.

La porte d'entrée imposante, à deux battants, est surmontée d'une imposte ornée d'une grille en fer forgé et précédée d'un palier dans le mur duquel on peut admirer une croix romane sculptée en pierre avec encorbellement. Ce palier est précédé de sept marches.

Cette immense demeure, a conservé son dallage de forme spéciale qui pave le vestibule. C'est un assemblage de briques rouges placées de champ, et les dessins du carrelage sont coupés de briques de couleur noire.

A gauche par des baies ouvertes sur une cour, on aperçoit l'église, avec des fenêtres trilobées du meilleur style et des murs bâtis en pierre taillée, le tout du XIVème et du XVème siècle.

A droite sont établis les appartements de l'abbaye que l'on traite aujourd'hui de château : un cabinet de travail, où l'on remarque sur les murs, et au plafond des sculptures Louis XV (attributs de musique, école espagnole), un salon dont les murs sont recouverts de tapisseries, œuvre des religieux de Camon, et représentant les quatre saisons ; ces toiles sont remarquablement bien conservées, d'un bleu camaïeu et brun sépia, elles font un ensemble très gai ; une salle à manger meublée dans le style Louis XVI, dont les murs sont ornés de peintures naïves ; deux salles voûtées en ogive avec arcs doubleaux font suite à la vaste cuisine ornée d'un fourneau en pierre datant des moines et d'une belle collection d'ustensiles de cuisine en cuivre.

    

Camon, les fortifications de l'abbaye au Nord, rue des Remparts.

Camon, accès Nord à l'abbaye.

    

Camon, à gauche, accès à la cour intérieur à l'abbaye côté Nord. A droite, le clocher avec ses contreforts et une première ligne de muraille défensive.

    

Camon, les fortifications de l'abbaye au Nord, rue des Remparts.

Un escalier à dalles très larges et à cage très spacieuse amène au premier étage dont les ouvertures sont en pierre de taille à arc surbaissé ; les appartements sont spacieux avec des plafonds à caisson. On y trouve une salle voûtée en berceau, dont les murs récemment dépouillés de la couche de plâtre qui les cachait, montrent des peintures à fresque du génie italien. A côté, grande salle dite du Prieur avec un plafond à caissons reliés par des poutres merveilleusement sculptées, touillées et peintes de fleurs de l'époque Louis XV. Au milieu, superbe cheminée en pierre. Cette salle est pavée de petits carreaux XVIIème siècle. Une terrasse ouverte vers le midi permet d'admirer un splendide panorama sur la vallée de l'Hers et les collines boisées qui en limitent le cours.

    

Camon, à gauche, le clocher avec ses contreforts. A droite, la tour Nord-Ouest à l'angle de la rue de la poste.

    

Camon, à gauche, la rue des Remparts situé au Nord. A droite, le clocher et le chevet de l'église avec ses contreforts. 

Camon, porte de l'église autrefois abbatiale.

Cette vieille demeure est entourée de fortifications ou plutôt de murs d'enceinte. Le Prieuré de Camon était un monastère de l'ordre de Saint-Benoît situé sur les bords de la rivière de l'Hers, dédié à Saint-Sauveur et à la Vierge. On lit dans l'histoire des Ariégeois de Duclos que "d'après d'anciens manuscrits, l'Eglise et le monastère furent bâtis par Charlemagne à son retour d'Espagne". Le Prieuré de Camon existait en réalité depuis le commencement du Xème siècle. La première année du règne du roi Raoul, en 929, le Prieuré reçut une donation de Tendad et de Béliarde, sa femme.

Avant la grande réforme de la deuxième moitié du XIème siècle, plusieurs monastères lui avaient été déjà soumis. Ainsi, dès l'année 943, un archidiacre de Toulouse du nom de Sulpice avait rattaché à Lagrasse le monastère de Sainte-Marie de Camon, en Toulousain.

    

Camon, le clocher de l'église et son chevet, entrée Ouest. 

    

Camon, ancien couvent de l'abbaye et le château.

A cette époque donc, il était gouverné par l'abbé Sulpice auquel appartenait le fond sur lequel il était construit. Comme dit ci-avant, ce même Sulpice le soumit en 943 à l'abbaye de Lagrasse au moment où Sunarius était abbé de Lagrasse à condition de jouir, sa vie durant, du couvent, sous l'autorité de l'abbé de ce monastère.

Après sa mort, son neveu Bernard devait le régir de même, et après lui un autre Sulpice. Ils devaient professer la règle de Saint-Benoît. Après la mort de ces trois abbés, le pouvoir de l'abbé de Lagrasse fut absolu.

Le premier abbé de Camon choisi par l'abbé de Lagrasse en 999 fut Etienne qui était à la tête de Camon avec douze religieux. Arnaud fut abbé au moment du partage entre Pierre Roger, évêque de Girone et comte de Carcassonne, et Roger Bernard, comte de Foix. Camon avait encore titre d'abbaye ; l'évêque se la réserva avec celle du Mas d'Azil en1034.

En 1068, Camon est considéré comme une simple prévôté dépendant de Lagrasse avec Rigaud comme prieur dans est mentionné comme comptant parmi les possessions de Lagrasse.

L'ÉGLISE

L'église faisait partie du système défensif de la ville, sa façade nord étant appuyée sur les murs d'enceinte. Étroite et longue, l'église est resserrée entre les bâtiments claustraux et le chemin de ronde. Le clocher fortifié carré du XIVème siècle, soutenu par deux contreforts d'angle. L'état actuel date des XIVème et XVIème siècle.

Camon, le chevet de l'église avec ses contreforts, côté Ouest.

Le prieuré devint, à dater de 1580 l'apanage des cadets de la Maison Villemeur-Pailhès, le baron de Pailhès était gouverneur du comté de Foix et ami du roi Henri de Navarre (1572-1610), futur roi de France (1589-1610) ce qui évita la destruction.

Détruite en 1420 à la suite des troubles qui marquèrent cette période, elle fut reconstruite par Philippe de Lévis, évêque de Mirepoix (1497-1537). En 1566, l'église fut incendiée accidentellement par les gardes du prieur Georges d'Armagnac. En 1660, elle est réparée ; mais ce n'est que vers 1699 que les bénédictins de Saint-Maur se réinstallent et entreprennent de refaire le mobilier. À la Révolution, elle est en partie détruite. Elle ne sera restaurée qu'au début du XXème siècle.

L'église de Camon, porte les armes de Philippe de Lévis et que l'on rencontre reproduites dans un certain nombre d'endroits : clef de voûte de l'abside, vitraux, etc.

L'église n'a rien conservé de l'ancienne abbatiale et de la reconstruction réalisée sous Philippe de Lévis. La reconstruction de 1699 n'a rien modifié à ses dispositions. L'édifice étroit et long est resserré entre les bâtiments claustraux au midi et le chemin de ronde au nord. Pour y pénétrer il faut suivre un étroit passage qui fait communiquer la porte nord avec les maisons du village. Les moines, quant à eux, entraient par un petit couloir, au sud, situé entre la chapelle et la sacristie.

L'église a une abside ronde sans transept ; elle a été complétée de deux chapelles latérales construites en 1661 et en 1664, ainsi que deux sacristies : celle du nord n'étant que le rez-de-chaussée du clocher carré.

Cette église possède un retable en bois doré avec colonnes en bois à torsades, des stalles gothiques en chêne sculpté. Seul, le chœur est voûté. Il est de style gothique élégant, il est ajouré par des vitraux de l'époque de Philippe de Lévis. La clé de voûte et ses vitraux portent les armes des Lévis et la légende SPES MEA DEVS.

Camon, la clé de voûte de l'église la nativité de la Vierge, porte les armes des Lévis.

L'église possède un bénitier en granit de forme polygonale sur le pourtour brisé duquel sont sculptés : JESVSMARIE-JOSEPH.

On y trouve encore une petite croix pastorale en argent et fleurdelisée qui a dû renfermer des reliques, données par Monseigneur et Prieur, Philippe de Lévis. Dans la grande chasse de Saint-Félicien, relique obtenue de Rome par Monseigneur de Lévis "une boîte en argent carrée avec le mot PAX et la couronne d'épines".

L'abbé Duclos dans son ouvrage "l'Histoire des Ariégeois" reproduit cette couronne qu'il considère comme le sceau des Bénédictins en 1620 ; "c'est une couronne d'épines et dans l'intérieur une croix grecque dont la branche horizontale est formée par le mot PAX, les extrémités de la branche verticale par une fleur de lys en haut, trois clous en bas".

Une grande croix en fer forgé est appendue très-haut dans la nef à droite. À gauche, sculptés dans le mur, on voit les quatre évangélistes avec leurs attributs.

Il existe aussi dans une chapelle la tombe des derniers abbés.

Il existe aux archives du château de Léran 47 pièces authentiques ou parchemins intéressant l'abbaye et l'église de Camon.

Le clocher carré, de style roman, un petit escalier à vis de 118 marches permet d'accéder à la porte d'entrée du clocher qui renferme quatre cloches. La plus ancienne date de 1513 et a été offerte par Philippe de Lévis, deux autres cloches datent du XVIIème siècle et la plus récente du XIXème siècle.

Il fut découvert en 1908, chez Maître d'Esperonnat, notaire à Tuchan (Aude), au milieu de ses minutes, un sceau en bronze ayant appartenu au prieuré de Camon. En voici sa description :

Le sceau en question porte l'inscription circulaire suivante : + S : CVRIE : BEATE : MAIE : DE : CAMONE = + Sceau de la Cure de la bienheureuse Marie de Camon.

Il y a sur l'autre face un renflement central, terminé par un trèfle ajouré dans le style du XIVème siècle et destiné à faciliter l'apposition sur la cire.

Un autel, un tabernacle à ailes et un petit retable en bois doré, accompagnés de plusieurs toiles-peintes présentent aux visiteurs un décor de qualité. Aménagements intérieurs et décors datent du XVIIIème siècle. La voûte du chœur, le bénitier, le maître-autel sont classés.

 

Camon, secteur rue Charlemagne et la Terrasse.

    

Camon, ancienne porte médiévale avec son clocher, accès à la zone fortifiée.

    

Camon, et ses ruelles pleines de charmes.

Camon, la rue des Remparts.

Camon, ruelles étroites et ombragées.

    

Camon, ruelles étroites et ombragées, belles rénovations de maisons à colombages, caractéristiques au Moyen-âge.

    

Camon, ruelles étroites et ombragées, ancien couvent.

LE CHÂTEAU DE CAMON

Les appartements de l'abbaye que l'on nomme "château" possèdent de riches aménagements intérieurs du XVIIIème siècle qui témoignent de la puissance de ce lieu religieux. Actuellement la bâtisse est un hôtel.

Camon, salon du XVIIIème siècle, une des pièces de château, aujourd'hui aménagé en hôtel.

LE JARDIN D'AGRÉMENT DE L'ABBAYE DE CAMON

Le jardin d'agrément de l'abbaye de Camon, propriété privée, est repris à l'Inventaire général du patrimoine culturel (documentation préalable).

Camon, les jardins de l'abbaye.

Camon, les jardins de l'abbaye.

LA MAISON DES PÉNITENTS BLANCS

Une façade ornée de symboles théologaux : l'ancienne chapelle des pénitents blancs du XVIème siècle ; elle est aujourd'hui privée et habitée.

LA MAISON HAUTE

Ancienne tour des remparts, intégrée au système défensif du bourg fortifié, la maison haute fut transformée au XVIIème siècle en demeure seigneuriale. Aujourd'hui privée et habitée, elle est inscrite au Monuments historiques.

Camon, la maison Haute.

COMBAT DE CASTELNAUDARY – Le duc de Montmorency est fait prisonnier le mercredi 1er septembre 1632 suite à de nombreuses blessures. Le maréchal de Schomberg ne voulant pas laisser le duc de Montmorency à Castelnaudary. Il transporter le duc le 05 septembre pour le mettre en lieu sûr au château de Lectoure dont le maréchal de Roquelaure était gouverneur. Il posta aux environs huit cornettes de cavalerie pour la sûreté du prisonnier. Henri de Montmorency fut envoyé devant le Parlement de Toulouse présidé par le garde des sceaux. Sur ordre de Richelieu le parlement le condamna à mort. Le duc fut décapité dans la cour de l'hôtel de ville le samedi 30 octobre 1632.

Selon une légende, dans la maison "haute" à Camon on prétend qu'en 1632 après sa défaite de Castelnaudary par les troupes royales, le duc Henri de Montmorency aurait trouvé refuge jusqu'au jour où il aurait été livré à Richelieu qui lui fit trancher la tête à Toulouse.

Camon, autre prise de vue de la maison Haute.

La Maison Haute du XVIIème siècle, intégrée au système défensif du bourg fortifié présente, sur un puissant soubassement maçonné, un remarquable exemple de mise en oeuvre des techniques du pan de bois et du torchis attribuable au XVIIème siècle. La Maison est un ensemble résidentiel conséquent, réunissant au moins trois propriétés distinctes, installé sur un soubassement à vocation défensive. Il s'agit peut-être d'un programme mixte, à la fois civil et militaire.

LE MÉTIER À FERRER LES BŒUFS

Jadis dans les villages ruraux, il était de tradition de ferrer les bœufs pour éviter l'usure de la corne de leurs sabots. Le ferrage s'effectuait pour les animaux les moins dociles avec un métier à ferrer. Celui de Camon a été utilisé jusque dans les années 1970. Restauré en 1993, il est l'un des rares en état de fonctionner dans la région Midi-Pyrénées.

Vieux métier à ferrer les boeufs en 1905.

Les environs de Camon.

LES CABANES DE CAMON

Une des 120 cabanes en pierres sèches de Camon "La Gaita".

Autre nom donné à ces cabanes : capitelle, l'orthographe capitèle est des plus rares, cette forme francisée de l'occitan capitèl, employé en Ardèche, employé dans les garrigues du Gard, est attestée dès 1620 (sous la forme "cappitelle") en français notarial à Nîmes, où il désigne une cabane de vigne ; propagé par les érudits gardois et ardéchois du XXème siècle, "capitelle" a connu un franc succès et une grande diffusion, supplantant totalement ou partiellement les vocables vernaculaires dans d'autres régions ainsi dans les Pyrénées-Orientales, dans l'Hérault et dans l'Aude et même tendant à prendre le sens générique de "cabane de pierre sèche" dans l'ensemble du Languedoc-Roussillon; le terme capité, employé dans la région du Monastier, en Haute-Loire, est une forme locale de capitèl.

Témoins du passé viticole de Camon, les constructions en pierres sèches ont défié les lois du temps. Au Xème siècle alors que l'abbaye devient possession de Lagrasse, les paysans vont commencer à cultiver les terres autour du village. Pour faciliter la culture de la vigne et des céréales, ils construiront aidés du savoir-faire des moines, terrasses, cabanes, puits, aqueducs en pierres sèches. Ces cabanes et la culture en terrasse seront utilisées jusqu'à l'épidémie du phylloxera à la fin du XIXème siècle. Ces constructions en pierres sèches ont bénéficié d'une attention particulière au travers d'un inventaire et de restauration. On peut les découvrir aujourd'hui lors d'une très agréable balade guidée.

Cabane en pierre sèche de Camon.

A SAVOIR : Un inventaire de titres et de documents historiques de Camon a été réalisé par l'abbé Edmond Baichère le 31 janvier 1790 et 12 août 1791. L'inventaire détaillé fait la liste des meubles et effets du monastère de Camon à cette période (Mémoires de la société des arts et des sciences de Carcassonne 1910).

LISTE DES PRIEURS DE CAMON

Le premier abbé de Camon choisi par l'abbé de Lagrasse en 999 fut Etienne qui était à la tête de Camon avec douze religieux.

- Arnaud fut abbé au moment du partage entre Pierre Roger, évêque de Girone et comte de Carcassonne, et Roger Bernard, comte de Foix. Camon avait encore titre d'abbaye ;

En 1068, Camon est considéré comme une simple prévôté dépendant de Lagrasse avec Rigaud comme prieur.

- Bertrand de Villemur en 1172 plus tard évêque de Toulouse.

- Pierre de Clermonl de 1180 à 1190.

- Palassin de 1221 à 1227.

- Guilhem de la Crouzille qui en 1237 avait des différends avec les seigneurs de Lordat et de Mirepoix ; il vivait encore en 1247.

- Peitavin 1247-1251.

- Pons de Vilar, appelé par l'abbé Duclos : Pons de Villiers en1272 qui en 1273 transigea avec Jean Ier de Bruyères, seigneur de Puivert et de Chalabre, au sujet de certaines rentes.

- Bertrand de Caslelnau, religieux de l'abbaye de Lagrasse 1296-1298.

- Jourdain de Roquefort, 1316-1328.

- Baynaud Foucault 1328-1366 qui devint chapelain du roi Jean le Bon en 1351, succéda à Jourdain de Rochefort. Il eut une querelle avec François et Pierre de Lévis qui avaient tué des vassaux du monastère. Puis vinrent :

- Guilhaume de Folcrand 1336.

- Olivier de Pompilin 1396-1401.

- Bernard de Laroque 1420.

- Bernard de Queysses 1470-1481.

- Ondouin d'Abzac 1482.

- En 1494, l'Église et le monastère étaient ruinés et détruits ; les religieux, manquant de ressources, abandonnèrent le monastère. Seul resta le Sacristain.

- En 1501, Philippe de Lévis, évêque de Mirepoix depuis l'an 1497, plus tard nommé par François Ier abbé de Lagrasse, fut élu Prieur de Camon.

- En 1538, Charles Bernard d'Enonville, cardinal évêque de Macôn remplaça Philippe de Lévis.

Puis vinrent successivement :

- Georges d'Armagnac 1531-1560, cardinal archevêque de Toulouse.

- Jacques de Villemur, 1580.

- Jacques.de Villemur 1600-1603, son neveu.

- Jacques Philibert de Villemur 1650-1712, par suite de la résignation du précédent.

- Georges de Villemur, 1712-1718.

- Thomas Lavaur, 1720.

Les religieux restèrent au couvent de Camon jusqu'en 1608, à cette époque le monastère fut abandonné, la régularité n'y fut rétablie qu'en 1699 longtemps après l'union de Lagrasse à la Congrégation de Saint-Maur.

Pour les amateurs de photos anciennes en voici quelques unes du village de Camon :

L'abbaye de Camon vu du pont sur l'Hers situé à l'Ouest du village, en 1905.

Camon, entrée de la citadelle porte de l'horloge en 1905.

    Camon, entrée de la citadelle porte de l'horloge en 1905.

        

Camon, à gauche, résidence seigneuriale du XIème siècle, en 1905. A droite, entrée principale de l'abbaye habitée par les Bénédictins dés le VIIIème siècle, en 1905. L'abbaye selon la légende, servit de cachette au duc de Montmorency.

Camon, l'église de l'ancienne abbaye des Bénédictins datant du VIIIème siècle, photo datant de 1905.

Camon, une vue générale du village en 1955.

  

Camon, à gauche, "la maison haute" résidence seigneuriale du XIème siècle, en 1905. A droite, le clocher de l'abbaye datant du XVème siècle, en 1950.

 

Bibliographie :

- Mahul, Carlulaire et archives de l'ancien diocèse de Carcassonne T. 11, p221 et 305.

- Chartrier de M. le duc de Lévis-Mirepoix.

- L'histoire des Ariégeois, par M. l'abbé Duclos.

- Bulletins de la société d'études scientifiques de l'Aude SESA T31.

- Histoire du Languedoc.

- Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale T75.

- Revue d'histoire de l'Église de France.

- Mémoires de la société des arts et des sciences de Carcassonne tome 1.

 

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15 février 2017

 

Si le hasard t'amène, le plaisir te ramènera ! J'avais déjà abordé le sujet du château de Durfort lors du reportage sur celui de Termes, mais je m'étais dit qu'un jour je peaufinerai l'article et lui consacrerai un reportage à part entière. Retour dans les corbières, après avoir visité Villerouge –Termenès et Termes, c'est en empruntant cette petite route que j'aperçue émergeant de la cime des arbres ces remparts sortis comme dans un conte de fées. Je me suis arrêté pour prendre quelques photos et tenter de l'approcher, mais dommage le propriétaire n'était pas là pour me donner l'autorisation de visiter les ruines et de prendre des photos plus intimes avec ces ruines pour le reportage. Cette forteresse à vraiment un côté mystérieux, elle mériterait que l'on entreprenne une sauvegarde de ses murs. Vous aussi, si vous voulez faire découvrir votre village audois ou ariègeois, votre participation sera la bienvenue, n'hésitez pas à m'envoyer vos photos, documents, afin d'illustrer les reportages sur vos villages que vous aimez.

Je vous souhaite beaucoup de plaisir lors de la lecture de cet article et n'hésitez pas à laisser vos impressions et commentaires en bas du reportage.

Le village de Vignevieille et le château de Durfort se trouve à 132 km de Toulouse, 43 km de Carcassonne, 65 km de Narbonne, 89 km de Béziers, 77 km de Perpignan et 242 km de Cahors.

Au centre de Corbières vous avez des forteresses et abbayes splendides à visiter. C'est un secteur où il faut prendre son temps en empruntant les petites routes dans un magnifique cadre verdoyant au son des cigales. A voir aussi, les châteaux de Termes, de Villerouge-Termenès, Bouisse, Arques, Couiza, les abbayes de Saint-Polycarpe, d'Alet-les-Bains et de Lagrasse. Retrouvez tout ce patrimoine sur mon site en consultant les 3 sommaires.

Dans le secteur du village de Vignevieille et du château de Durfort, deux autres sites intéressants sont à visiter, il s'agit des châteaux de Termes et de Villerouge-Termenès.

Une vue aérienne du village de Vignevieille.

Blason du village de Vignevieille tel qu'il est dessiné dans l'armorial général de France par Charles d'Hozier en 1696.

Blason du village de Vignevieille.

VIGNEVIEILLE

Commune située dans les Corbières au sud-est de Carcassonne, elle compte 99 habitants (2013), en 1831 il y avait 372 habitants c'est l'apogée en nombre d'habitants que l'on appelle les Vignevieillais.

Toponymie concernant le village de Vignevieille : Attestée dans un texte en 1215 sous la forme villa Vinea Vetula. Le nom du village indique qu'elle était l'activité de ses premiers habitants. Dans la France du Moyen Âge ce type de village était souvent situé à proximité d'un établissement religieux afin de produire le vin de messe. Le développement de la vigne dans notre pays doit en effet beaucoup au christianisme car monastères et abbayes s'entourèrent de vastes vignobles.

Le village de Vignevieille.

Le village de Vignevieille, les ruines du château de DURFORT.

Toponymie concernant Durfort : une hypothèse est privilégiée, dans un manuscrit daté de 1093, il est fait mention du castrum quod vocator Durfort, traduction "château qu'on appelle Durfort". Certains l'interprète comme une juxtaposition des adjectifs dur et fort, au sens château fort qui constitueraient une allusion à un ouvrage militaire défensif réputé imprenable.

Le village de Vignevieille, la mairie.

Au XIIème siècle, les seigneurs de Gléon possédaient des biens sis au bourg de Vignevieille. Après la guerre des Albigeois, Alain de Roucy fut seigneur de Vignevieille. Du XIIIème aux XVIème siècles, les de Mage seigneurs de Salsa possède la seigneurie de Vignevieille. Les sieurs de Mage étaient, à la même époque, seigneurs de Nouvelles.

Le village de Vignevieille, fut toujours la propriété de l'abbaye de Lagrasse, elle se consacrait à l'élevage et la culture de céréales. Au XIVème siècle, les habitants n'échappèrent pas aux horreurs de la guerre de Cent Ans (1337-1453) et à l'épidémie de peste Noire (1347-1349). Par contre, ils furent protégés des condamnations abusives prononcées par les tribunaux de l'Inquisition. Même remarque lors des Guerres de Religions (1562-1598) qui virent s'affronter le gouverneur du Languedoc François de Joyeuse qui était aussi abbé de Lagrasse.

La "fontaine de la place" construite en 1897. Elle est constituée d'un bassin rond  en marbre rose de la carrière du Pic de Berlès située sur les Communes de Vignevieille et Salza. Cette Fontaine  monumentale, a en son centre une colonne où est inscrit : République Française 1897, Jouve. Elle coulait en permanence même pendant les années de grande sécheresse mais depuis 2014, le circuit d'eau a été automatisé, l'eau venant à manquer aux habitants.

Le village de Vignevieille, la place de la Fontaine.

Le village de Vignevieille, la place de la Fontaine.

Le village de Vignevieille, la place de la Fontaine.

Le marbre rouge du Pic de Berlès a servi aussi à la réalisation du bénitier de la petite et modeste église romane et l'autel style Louis XV de la chapelle de la Vierge. Cet autel avait appartenu à l'église du château de Durfort. Le pupitre, à ornements gothiques, à pied triangulaire, que l'on remarque dans le sanctuaire, est l'oeuvre d'un des derniers desservants de la paroisse.

Le village de Vignevieille, l'église Sainte Eulalie.

La chapelle Sainte Eulalie de Vignevieille est bâtie en dehors du village, sur une place ombragée par huit magnifiques platanes plantés en 1708. L'église est un édifice roman, vraisemblablement du XIIème siècle qui n'est apparu dans les textes qu'en 1351.

 

LA MAISON DE DURFORT

La communauté du hameau de Durfort était déjà unie à celle de Vignevieille dés le début du XVIIIème siècle. L'ordonnance du roi Charles V, du mois de mai 1366, attribue à Durfort 14 feu d'imposition.

Le château de Durfort est compris dans l'énumération des terres et seigneuries adjugées à Alain de Roucy seigneur de Termes, à titre de fief de l'abbaye de Lagrasse.

Ce château fut entrainé dans le parti des Espagnoles en même temps que celui de Termes, par le capitaine Saint-Aunès qui y commandait.

Une charte du XIème siècle, découverte depuis la publication du P. Anselme, fait mention de Foulques, seigneur de Durfort, au diocèse de Narbonne, vivant en 1050, premier auteur connu de cette maison Durfort Duras.

Donation de Bertrand de Durfort à Saint-Martin-des-Puits en 1093. Bertrand de Durfort reconnaît qu'il a retenu contre le droit l'abbaye de Saint-Martin-des-Puits qu'il avait reçue en héritage de son père Foulque, et décide, en accord avec ses frères et ses cousins, de la donner au monastère de Lagrasse.

Le château de Durfort, émergeant de la végétation abondante du lieu.

Le château de Durfort, les remparts Est de l'extrémité Sud où se trouve la tour.

Le nom de Durfort fut adopté par une branche de la maison de Foix. Lorsque les Anglais furent contraints d'abandonner la Guyenne, ils transportèrent en Angleterre la plupart des chartes de cette province, ainsi que celles des autres provinces du Midi, ce qui rend difficile de rechercher cette première origine, et la filiation qui remonte à la maison de Foix.

Les Durfort avaient le rang le plus distingué parmi les grands seigneurs du comté de Toulouse. Cette famille était tellement considérable que ses branches étaient établies dans les provinces du comté de Foix, dans le Quercy, le Languedoc et la Guyenne. Un grand nombre de localités portent encore aujourd'hui le nom de Durfort, dans les départements du midi de la France, l'Aude, le Gard, l'Ariège, le Lot, et la Lozère.

En 1138, Bertrand de Durfort épousa Melicente, cousine de Gaudefroy de Bouillon, roi de Jérusalem.

En 1163, le seigneur de Terme rend hommage au Vicomte Raymond de Trencavel, pour le château de Durfort.

Bernard de Durfort s'allia à Bernarde de Treilles en 1163.

Guillauniette de Durfort fut mariée en 1270 à Jourdain V, seigneur de l'Ile Jourdain ; en 1032 noble Pierre d'Auriac, seigneur de Durfort, épousa Louise de Couzina.

Le château de Durfort, la façade Ouest. 

Pendant les croisades, les Durfort se distinguèrent à la suite des rois de France. Philippe-Auguste s'embarqua en même temps que Richard Cœur-de-Lion, roi d'Angleterre, pour la croisade qui fut entreprise, en 1190, contre Saint-Jean d'Acre. Le roi de France et le roi d'Angleterre avaient imposé tous ceux de leurs sujets qui ne prendraient pas les armes, de la dîme appelée dîme saladine. Bernard de Durfort se mit à la tête de quelques chevaliers français.

En 1209, début de la croisade des Albigeois. Le seigneur de Durfort se range du coté des cathares par son alliance avec Olivier de Termes son voisin. Il va donc subir une attaque des Barons du Nord.

La guerre des albigeois fournit à la famille de Durfort l'occasion de signaler sa valeur. Cette famille suscita en 1212 une opposition formidable à Simon de Montfort dans les provinces de l'Agenais.

Le château de Durfort, l'éperon Nord.

Olivier de Termes (1200-1274), seigneur de Termes était aussi celui de Vignevieille.

Durant les XIIème et XIIIème siècles, les seigneurs de Durfort furent les témoins constants de tous les actes officiels de leurs suzerains, des restitutions faites par les seigneurs les plus puissants du midi au Chapitre de Carcassonne, à l'Abbaye de Lagrasse, à l'Abbaye de Villelongue ; ils assistèrent aux plaids donnés par le comte Alphonse Jourdain, à Toulouse, et plus tard par Raymond Trencavel, vicomte de Béziers. Ils furent témoins des hommages rendus par les seigneurs vassaux à leurs suzerains, ainsi que des traités signés entre le comte de Toulouse et le comte de Foix (1229), de la transaction passée entre Pierre d'Aragon et Raymond, comte de Toulouse (1201). Très puissants eux-mêmes et alliés à d'illustres familles, les Durfort étaient vassaux des seigneurs de Termes, qui prêtent serment à Raymond Trencavel non seulement pour Termes mais aussi pour le château de Durfort.

Le château de Durfort, sa façade Nord-Est.

Le château de Durfort, l'éperon Nord.

Le château de Durfort, sa façade Nord-Est.

Le château de Durfort, l'éperon Nord avec l'échauguette.

Un seigneur redoutable, Robert de Mauvoisin, qui commandait sous les ordres de Simon de Montfort, s'étant emparé de la ville de Marmande, en fut récompensé par un don que lui fit Simon de Montfort, de toutes les propriétés que possédait à Fanjeaux Guillaume Durfort  en 1212.

Le 24 août 1215, à Alain de Roucy lieutenant du chef des Croisés sont adjugés les châteaux de Durfort, Laroque-de-Fa et Tuchan, les villages de Paziols, Maisons, Fauste, Bouisse, sept casals de Cazapié, les villages de Vignevieille, Villaret, Massac, les hameaux de Massaguel, Fourques, Cedeilhan, Couisse, les vallées de Caulière et Caudelière, Aureria et Lauriol, les châteaux de Triviac et Montrouch, la moitié des mines de Palairac et de son terroir, une albergue de deux chevaliers sur chaque casal "acasalé" de Palairac, Quintillan, Lairière et autres lieux du Termenès sauf le bourg de Lagrasse. Simon de Montfort confirme la sentence.

Irrités par cette spoliation les seigneurs du Termenès s'allièrent avec Ollivier de Termes et le fils de Trencavel, et se révoltèrent contre les agissements de Simon de Montfort. Mais ils furent obligés de se rendre et Hugues de Durfort est cité parmi les seigneurs et barons du Termenès qui prêtèrent serment de fidélité au roi.

Le château de Durfort, l'éperon Nord.

Le château de Durfort, l'éperon Nord.

Le château de Durfort, l'éperon Nord.

Le château de Durfort, l'éperon Nord.

Le château de Durfort, le côté Nord-Ouest.

19 novembre 1234, un acte de vente où Guilhem de Durfort, et sa femme Maceldis, sont cités.

 

En juillet 1241, délibération pour un contentieux entre l'abbé de Lagrasse, et son monastère, à Simon de Montfort et à Alain de Roucy, seigneur de Termes. L'abbé et le monastère de Lagrasse assurent que les villages et châteaux de Palairac, Lairière, Quintillan, Triviac, du Taichou, de Boussac et de Maisons et le terroir de Fourques sont de leur propriété et que les villages de Bouisse, Aureria et Lauriol, de Castillou, Fauste, Paziols, le Villaret, Massac, Massaguel, Cedeilhan, la Roque-de-Fa, Caulière et Caudelière, Tuchan, la moitié de Vignevieille et le château de Durfort sont tenus d'eux en fief Simon de Montfort et Alain de Roucy assurent que tout cela relève de la seigneurie de Termes, tombée entre les mains de Simon pour cause de l'hérésie des précédents seigneurs de Termes.

 

Les seigneurs de Durfort avaient adopté les idées religieuses de leurs suzerains ; car, en 1244, Bernard, Pierre-Raymond, Hugues et Guillaume, tous seigneurs de la Maison de Durfort, furent cités devant l'Inquisition de Carcassonne comme ayant assisté à une assemblée d'hérétiques albigeois.

En 1256 le roi se saisit du château de Durfort mais le restitua peu de temps après à Gaucelin de Durfort.

En 1263, on trouve Hugues de Durfort servant au siège de Montségur contre les hérétiques enfermés dans la forteresse.

En 1353, Guillaume de Durfort chevalier banneret fut commis à la garde du pays albigeois.

En 1376, on trouve un seigneur de Durfort, Guillaume Raymond, à la tête d'un corps de troupes du comte d'Armagnac, vassal du rai d'Angleterre, et en 1377, Gaillard de Durfort, seigneur de Duras, fut fait prisonnier par le comte d'Anjou en même temps que plusieurs barons de Gascogne, du parti des Anglais.

Raymond de Durfort, coseigneur de Saverdun, fut un des nobles qui, en 1331, cautionnèrent pour le payement de la dot assignée par Gaston II, comte de Foix, à sa sœur, Jeanne de Foix, qui épousa Pierre-Joseph d'Aragon.

Le château de Durfort, dans son écrin de verdure qui peut lui être néfaste si la végétation envahissante n'est pas contrôlée.

Le blason de Raymond de Durfort, chevalier français, tel qu'il est représenté par l'auteur des trobes, est un château fort qu'un lion s'efforce d'abattre. Sur les murs du château est l'inscription suivante : "SI ELL DUR, YO FORT" "S'il est dur, je suis fort".

La seigneurie de Durfort passa en 1652 à noble Pierre d'Auriac.

En 1659, le traité des Pyrénées scelle une paix entre l'Espagne et la France. Dans cette période de calme, le château est remanié pour donner plus de confort.

C'est le comte de Grave qui était seigneur de Durfort en 1789 ; l'archevêque de Narbonne possédait un fief sur ce domaine.

François Saury le grand père de Maître François Saury, notaire à Vignevieille, décédé en 1828, avait été fermier à Durfort et demeurait dans la partie encore habitable du château.

A la suite de l'émigration du comte de Grave, Durfort fut confisqué et vendu comme bien national à M. Malavialle, originaire de Pézenas, lequel le transmit, par ordre de primogéniture, à ses descendants jusqu'en 1885, époque à laquelle M. Brousté-Vié en devint propriétaire suivant jugement d'adjudication du tribunal civil de Carcassonne, sur licitation du bien de feu Hippolyte Malavialle, dernier de ce nom, ayant possédé le domaine et le château.

Au XVIIIème siècle, le château semble abandonné. Le fait que le château soit éloigné d'un village important, la ruine survirera car il y eut très peu de pillage de pierres.

La forteresse aurait besoin d'une sauvegarde, de consolidations de ses murs, pour permettre de la visiter car elle vaut le détour dans un cadre naturel splendide.

 

Le château de Durfort, sa façade Est.

Un petit mot sur les Durfort-Duras :

Les Durfort possédèrent cette seigneurie fort longtemps puisque en 1609 Duras lut érigé en marquisat, en duché en 1689 et en duché paierie en 1757 en faveur de la maison de Durfort. Duras est aujourd'hui un chef-lieu de canton du département de Lot-et-Garonne. Le premier nom que l'on trouve de la famille des Durfort dans les généalogies du père Anselme, est celui de Bernard de Durfort et de Ava, son épouse, lesquels eurent une fille nommée Aiguina, dont le nom a été conservé dans un acte de donation fait en faveur de l'abbaye de Moissac en 1063 ; mais quelle que soit l'ancienneté des Durfort, la terre de Duras n'est entrée dans cette maison que depuis l'année 1306, par le mariage de Marquésie de Goth, fille d'Arnaud Garcie de Goth, vicomte de Lomagne, avec Arnaud de Durfort, seigneur de Bajaumont. Arnaud Garcie de Goth était frère du pape Clément V, et de Galhard de Goth.

Blason de la maison Durfort-Duras.

Béraud de Goth, père de Bertrand de Goth, qui fut Clément V, d'Arnaud Garcie de Goth, et de Galhard de Goth, était seigneur de Villandraut, d'Uzeste, de Rouillac et d'Auvillars. La famille de Goth fonda un grand nombre de châtellenies dans l'Agenais et le Périgord. Un anniversaire était célébré dans l'église de Saint-Caprais d'Agen pour le repos de l'âme des principaux membres de cette famille. Ces souvenirs pieux ayant été abandonnés, Marquésie de Goth les renouvela par un obit. Galhard de Goth, frère de Clément V, avait fait testament le seize janvier 1305, en faveur de sa nièce ; et parmi les biens considérables qu'il léguait se trouvait la terre de Duras que Marquésie de Goth apporta en mariage en 1306. Galhard de Goth est qualifié de damoiseau dans les vieilles chroniques : Il portait le titre de seigneur de Duras. Telle fut l'origine de la maison de Durfort Duras. Ces deux mots Durfort et Duras ayant quelque similitude, les chroniqueurs ont écrit tantôt Durfort, Durefort et Duras-fort.

Extrait de carte IGN, le château de Durfort en partie ceinturé par une boucle de l'Orbieu, le chemin de grande randonnée GR36A passe à proximité.

Une vue aérienne du château de Durfort. 

LE CHÂTEAU DE DURFORT

Voici une photo datant de 1910, le château de Durfort majestueux entouré d'olivier et d'une végétation maîtrisée par nos anciens. Comparez la, avec celle ci-dessous, où tout l'environnement est laissé à l'abandon, la nature a repris ses droits, c'est dommage qu'un site comme celui-ci soit laissé dans cette état, il est temps de sauver ce patrimoine.

Le château de Durfort envahit par la végétation.

Le château de Durfort, sa façade Nord-Est.

Le château de Durfort, sa façade Nord-Est.

Le château de Durfort, sa façade Nord-Est.

Le château de Durfort, zoom sur sa façade Nord-Est.

Le chemin d'accès au château de Durfort.

Sur un éperon à pic, les ruines de Durfort s'allonge et s'étirent, façade de grés jaune aux puissants contreforts, beau navire soutenu par des cales robustes, vaisseau de guerre démâté ; ce château était la première sentinelle avancée. La forteresse médiévale est posée sur une masse rocheuse, ses murailles massives venant se fondre dans la roche, entourée sur trois cotés par une boucle de la rivière Orbieu, rendant sa prise par l'ennemi difficile. Au XIXème siècle les collines autour du château  étaient couvertes de chênes verts, de champs cultivés et d'olivettes jusqu'au bord de l'Orbieu. Côté Est les vieilles murailles du château sont soutenues par de puissants contreforts.

Une vue aérienne du château de Durfort.

Une autre vue aérienne du château de Durfort.

Une échauguette désignait, du XIVème au XVIème siècle, la sentinelle. Le terme désigne une petite loge carrée ou cylindrique contenant une petite pièce, le plus souvent construite en encorbellement, munie de mâchicoulis et de meurtrières, destinée à abriter, dans un château fort ou une fortification, le veilleur surveillant le territoire environnant sur un large horizon, et à jeter des projectiles sur les assaillants.

L'éperon Nord du château de Durfort avec son échauguette encore debout.

Au rez-de-chaussée du château côté Est se trouvait une grande salle voûtée qui fut le corps de garde. Vers le Nord des baies en plein cintre sont encore là éclairaient l'intérieur d'un couloir et votre regard porte jusqu'au fond du ravin et au lit de l'Orbieu. A l'Ouest existe encore un passage couvert qui devait être un chemin de ronde, où se trouve une échauguette encore en état de bonne conservation. Au-dessus de la salle de garde on peut reconnaître les vestiges de la chapelle à l'architecture romane. Côté Sud les murailles épousent le rocher à pic de 50 à 60 mètres de hauteur. Le château comportaient d'anciennes oubliettes, et à partir de l'une d'elle un souterrain permettait aux gens du château d'arriver en cas de siège jusqu'au bord de l'Orbieu pour renouveler leurs vivres et leur eau.

Le château de Durfort, sur cette photo datant de 1910 on aperçoit très bien la tour ronde située à l'extrémité Sud-Est.

Le château de Durfort, la partie Sud-Est avec les contreforts.

Le château de Durfort, la partie Nord-Est, avec l'échauguette.

    

Le château de Durfort, à gauche, salle voûtée en partie effondrée. A droite, la tour de l'extrémité Sud vu de l'intérieur de l'enceinte.

Le château de Durfort, la tour de l'extrémité Sud.

Le château de Durfort, la muraille Sud-Est, au fond la tour.

     

Le château de Durfort, à gauche, l'extrémité Sud-est en contre bas que des contreforts, on remarque les salles voûtées en partie écroulées et des arbres poussent dans l'enceinte même du château, ce qui est très néfaste pour ses ruines. A droite, une vue Nord-Est très courante du château.

Le château de Durfort, salles voûtées en partie écroulées, à cause de la végétation envahissante.

Le château de Durfort, la façade Est.

Le château de Durfort, la partie Nord-Est.

Le château de Durfort, une des rares photos de la partie Nord-Ouest.

Le château de Durfort, une des rares photos de la partie Ouest comme celle ci-dessous.

Le château de Durfort, une des rares photos de la partie Ouest

Les ruines actuelles de la forteresse, comprenant une chapelle, des logis à fenêtres rectangulaires et une tour. De hauts murs épais, des caves et puits, des salles voûtées de bâtiments carrés, des tourelles d'angle, des échauguettes et une tour maîtresse sont encore visibles de nos jours.

Le château de Durfort, l'éperon Nord.

Le château de Durfort, une vue d'ensemble de la face Est.

Le château de Durfort, la façade Est.

Le château de Durfort, vestiges de la tour carrée et de l'échauguette.

Le château de Durfort, une vue aérienne de l'extrémité Sud avec son cloisonnement de murs intérieurs.

ARCHÉOLOGIE 

 

Lors de travaux agricoles (année non précisée) ont mis au jour une fosse de 1,80 m de diamètre et de 0,70 m de profondeur, paraissant isolée : elle contenait une dizaine d'amphores écrasées (type IA et IC de Dressel). Ce type d'amphore trouve son origine sur la côte tyrrhénienne de l’Italie, la Dressel 1A est utilisée pour le transport du vin. L’époque de circulation constatée commence au 3ème tiers de IIème siècle avant JC jusqu’au 1er tiers du Ier siècle avant JC.

 

Voici quelques photos anciennes que les amateurs apprécieront :

Le village de Vignevieille, pont sur l'Orbieu en 1960. 

Le village de Vignevieille, et le pic Berlès (692 m) en 1960.

Entrée du village de Vignevieille, en 1975.

Le village de Vignevieille, place de la Fontaine en 1905.

Le village de Vignevieille, l'église en 1925.

Le village de Vignevieille, l'église en 1975.

Le village de Vignevieille, en 1980.

Le village de Vignevieille, le pont sur l'Orbieu en 1905.

Le village de Vignevieille, une vue aérienne en 1955.

Le village de Vignevieille, place de la Fontaine en 1975.

Le village de Vignevieille, en 1955.

     

Le village de Vignevieille, à gauche, l'ancien château en 1955. A droite, place de la Fontaine en 1975

Le village de Vignevieille, place de la Fontaine en 1905.

Le village de Vignevieille, en 1955.

Le village de Vignevieille, en 1970.

Le village de Vignevieille, la place de la Fontaine en 1905.

Le village de Vignevieille, en 1955.

Le village de Vignevieille, l'ancien château transformé en café hôtel "Hôtel Sourgnies" en 1905.

Le village de Vignevieille, carte postale double en 1925.

Le village de Vignevieille, le château de Durfort en 1980.

Le village de Vignevieille, le château de Durfort en 1955.

A voir sur ce site d'autres reportages sur les châteaux proches de celui de Durfort :

- Le château de Termes 1ère partie ICI.

- Le château de Termes 2ème partie ICI.

- Le château de Villerouge-Termenès ICI.

 

Bibliographie,  je citerai simplement les documents les plus pertinents :

- Cartulaire de Jacques Alphonses MAHUL.

- Précis historique sur la famille de Durfort-Duras.

- Recueil des chartes de l'Abbaye de Lagrasse. T. II, 1117-1279.

- Histoire générale du Languedoc.

- Bulletin de la société d'études scientifiques de l'Aude SESA.

- Chartes de l'abbaye de Lagrasse.

Ainsi se termine ce reportage, en espérant qu'il vous aura intéressé, n'hésitez pas à laisser vos commentaires en bas de l'article ... et revenez me voir !

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