Si le hasard t'amène, le plaisir te ramènera ! Après avoir réalisé un reportage sur le petit village sympa de Bages, au bord de la Méditerranée, on retourne à l'intérieur des terres, au pied de la montagne d'Alaric. Les ruines du château Miramont n'ont rien d'extraordinaires, mais c'est le point de vue qu'il vous offre et son pittoresque chemin de randonnée pour y accéder à partir du village de Barbaira.
Chacun détient un petit bout de l'histoire et mon propos est de rassembler ici toutes les informations objectives sur l'historique de ce château de Miramont. Mon savoir est modeste et ma soif d'apprendre est immense, alors n'hésitez pas à apporter votre "pierre" à ce reportage.
Faire découvrir l'Aude avec ses beaux paysages, villages et châteaux, est le seul but que je me suis fixé. Comme vous l'imaginez c'est un "travail" de tous les instants qui demande une certaine passion. Merci à tous ceux qui veulent bien partager leurs photos dans cet objectif. Je constate que vous appréciez mes reportages, qu'ils ne vous laissent pas indifférents et qu'ils aiguisent votre curiosité. Pensez à laisser vos commentaires à la fin de l'article, ils sont les bienvenus, et si vous avez des idées d'articles futurs, contactez moi... Merci de faire suivre à vos relations l'adresse de mon site
www.belcaire-pyrenees.com
Votre participation sera la bienvenue, n'hésitez pas à m'envoyer vos photos, vos documents, afin d'illustrer les reportages sur vos villages que vous aimez. Je vous souhaite beaucoup de plaisir lors de la lecture de cet article.
Le village de Barbaira se situe à 108 km de Toulouse, à 14 km de Carcassonne, à 50 km de Narbonne, à 103 km de Perpignan et 78 km de Béziers.
L'accès aux ruines du château de Miramont s'effectue par un sentier agréable, au départ du village de Barbaira, une plaquette guide du chemin de randonnée est disponible en mairie ou à l'Office du Tourisme.
Une vue aérienne du village de Barbaira, dans le cercle l'église Saint-Julien.
Blason du village de Barbaira.
Blason de Barbaira figurant dans l'armorial général de France par Charles d'Hozier 1697.
LE VILLAGE DE BARBAIRA
Le village de Barbaira est situé dans les Corbières au pied de la montagne d'Alaric.Barbaira faisait partie du territoire de la province romaine de la Narbonnaise crée en 118 avant Jésus-Christ. Des vestiges de constructions ont été retrouvés sur les coteaux qui dominent le village.
Le premier texte faisant mention de Barbaira date de 1081. Il s'agit d'un accord entre Béranger Raimond, comte de Barcelone et son frère. Barbaira au XIème siècle était donc un bourg fortifié. Les remparts situés au Nord-Ouest, Nord et Nord-Est dominant la plaine, constituaient la défense extérieure. A l'intérieur de cette défense étaient construits les bâtiments : habitation du Seigneur, de ses domestiques ou de ses soldats... A côté du château de Barbaira, était l'église, longtemps appelée Capellanié. Je n'ai malheureusement pas trouvé d'infos concernant les seigneurs ayant occupés le château situé dans le village.
Toponymie, au fil des âges, Barberan est devenu Barbaira.
Au XIème siècle, le bourg était fortifié. Les remparts situés au Nord-Ouest, Nord et Nord-Est dominant la plaine, constituaient la défense extérieure.
En 2014 on dénombrait sur la commune 731 habitants c'est le plus fort taux depuis que le recensement existe, en 1793 il y avait 318 âmes, 650 en 1921, 473 en 1990 c'est le nombre d'habitants le plus bas.
L'église Saint-Julien et Sainte-Basilisse avec son clocher tour.
L'ÉGLISE SAINT-JULIEN ET SAINTE-BASILISSE
Les différentes époques de construction de l'église date du XIIIème siècle ; XIVème siècle ; XVIème siècle, l'édifice est inscrit au titre des monuments historiques en 1948.
L'église est mentionnée comme paroissiale dès 1269. Les trois premières travées de la nef paraissent dater de cette époque. Le clocher doit être antérieur à la fin du XVème siècle. Trois des chapelles latérales paraissent dater du XVIème siècle. L'église subit quelques restaurations au cours du XIXème siècle, notamment la construction d'une voûte sur la nef et le sanctuaire, jusque-là couverts en charpente sur arcs doubleaux de pierre. La chapelle Notre-Dame, la première au nord, fut transformée et agrandie en 1887. La nef se compose de six travées, la plus orientale étant devenue le sanctuaire après la pose d'un retable devant l'ancien sanctuaire à chevet plat. Les premières travées appartiennent encore à la période romane. Les deux arcs doubleaux des trois travées suivantes ne semblent pas antérieurs à la fin du XIVème siècle, probablement contemporains du clocher accolé au sud. Il se peut que la reconstruction de ces arcs à l'ouest n'ait pas correspondu à un agrandissement de l'édifice mais plutôt à une grosse réparation, peut-être nécessitée par la construction du clocher. Celui-ci est une tour carrée faisant saillie sur le mur sud, sans chapelle à la base. La tour comprend trois étages, les deux supérieurs ajourés de deux baies par face. A l'intérieur on peut observer des culs de lampe sculptés représentant des têtes humaines, d'animaux, tétra morphe....etc. (Fiche Mérimée : PA00102553)
Une vue aérienne du village de Barbaira, dans le cercle l'église Saint-Julien.
La partie Nord-Est de l'église Saint-Julien et Sainte-Basilisse.
La partie Nord de l'église Saint-Julien et Sainte-Basilisse.
La partie Nord de l'église Saint-Julien et Sainte-Basilisse.
L'angle Nord-Est de l'église Saint-Julien et Sainte-Basilisse.
L'angle Sud-Ouest de l'église Saint-Julien et Sainte-Basilisse.
Le mur contrefort Sud de l'église Saint-Julien et Sainte-Basilisse.
L'église Saint-Julien et Sainte-Basilisse avec son clocher tour.
L'église Saint-Julien et Sainte-Basilisse avec son clocher tour et le porche d'entrée du sanctuaire.
Une vue du Sud de l'église Saint-Julien et Sainte-Basilisse.
Une vue du Sud de l'église Saint-Julien et Sainte-Basilisse.
RANDONNÉE AU CHÂTEAU DE MIRAMONT
J'ai tracé en jaune le chemin de randonnée traversant la pépinière royale et menant aux ruines du château de Miramont, mais aussi au point de vue "Le Pas de Roland" ainsi qu'aux "Bénitiers" phénomène naturel. Le parcours fait 9 km durée environ 2h30.
La tour du château de Miramont émerge de la végétation (flèche rouge).
Les chemins de randonnées sont parfaitement balisés.
Sentier menant aux ruines du château de Miramont.
Un Bénitier se trouvant sur le parcours de randonnée. Curiosités de la nature, des roches en équilibre que le temps et l’érosion ont façonné et qui ne manquent pas de surprendre les promeneurs.
Deux autres Bénitiers se trouvant sur le parcours de randonnée, avec un point de vue sur les Corbières.
Les vestiges du château de Miramont dans son écrin de verdure.
Les ruines du château de Miramont vues du Sud.
La tour du château de Miramont vue du Sud.
Les vestiges situés au Sud de l'enceinte de la forteresse de Miramont.
Les vestiges situés au Sud du château de Miramont.
LE CHÂTEAU DE MIRAMONT
L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques en 1926.
Les tours en ruine de la forteresse de Miramont se dressent sur un plateau rocheux culminant à 332 m au Nord des pentes de la montagne d'Alaric. Elles surplombent le cours actuel de l'Aude qui se trouve à 1,5 km.
Château du moyen-âge, certains auteurs attribuent la fondation de ce château-fort à Alaric, roi des Wisigoths. Ancienne place forte Wisigothique érigée par le Roi Alaric II avant d’être le théâtre d’une bataille médiévale opposant le chevalier faydit Chabert de Barbaira à Simon de Montfort.
Vue aérienne des ruines du château de Miramont.
Zoom sur la vue aérienne ci-dessus des ruines du château de Miramont.
Les vestiges Sud du château de Miramont avec ses murailles imposantes.
Une croquis reconstituant le château de Miramont.
La forteresse de Miramont s'appuyait sur le château de Barbaira, construit sur les dernières pentes de l'Alaric, et commandait ainsi le cours de l'Aude et la plaine fertile qui s'étend de ce point aux premiers contreforts de la montagne noire. Cette forteresse servait de poste avancé à la cité de Carcassonne.
La Croisade des Albigeois qui mit le Midi à feu et à sang n'épargna pas la forteresse sur le mont d'Alaric. La destruction du château se fit durant cette période et le château ne fut jamais reconstruit. Ses ruines portées sur le cadastre sous le nom de Miramont présente l'architecture militaire du Moyen-âge.
Les vestiges, deux tours en ruines qui en subsistent portent l'empreinte de l'architecture militaire du Moyen-âge et non de celle des Wisigoths. Ces deux tours sont probablement l'oeuvre des seigneurs de Capendu venus après la croisade albigeoise.
Mur du logis ou du donjon, avec la partie voûtée à l'intérieur.
La tour d'angle, sur le pan de mur de droite, on peut voir l'unique et seule archère datant du XIIème siècle qui subsiste.
L'angle Sud-Est de la tour du château de Miramont.
Le château de Miramont, mur côté Est.
La zone d'un logis ou d'un donjon située dans l'angle Sud-Ouest du site.
A gauche, la tour d'angle et au premier plan les murs d'un logis ou d'un donjon.
Restauré par les Trencavel, au XIème siècle, sa position et sa masse énorme en font une forteresse de premier ordre. Encore aujourd'hui deux tours ruinées existent, dont les voûtes intactes et les murs faits de pierres carrées et de ciment, attestent l'infrangible solidité.
Un mur d'enceinte large de deux mètres, haut de 2,50 m et long de 30 m, une pièce basse donnant le jour sur la campagne, une partie de la grande salle des gardes, tels sont les vestiges de cette forteresse.
Dans le Cartulaires des templiers de Douzens on trouve ces renseignements :
Le 11 juin 1153, Pierre Raimond de Barbaira fait connaître ses dernières volontés et se donne lui-même à la milice du Temple.
En 1210, lors de la fête de Pâques Simon de Montfort se trouve sur le mont Alaric où il fait le siège du château de Miramont.
Le château de Miramont, mur côté Sud.
Le château de Miramont, mur côté Est.
Vestige d'une tour ou d'un logis avec une partie voûtée intérieure.
Vestige d'une tour avec une partie voûtée intérieure.
Vestige d'une tour avec une partie voûtée intérieure.
Vestige d'une tour avec une partie voûtée intérieure.
Autre vue du vestige d'une tour avec une partie voûtée intérieure.
Une vue en regardant vers le Sud avec le mur d'enceinte Ouest.
Mur d'enceinte Ouest de la forteresse de Miramont.
Une autre vue en regardant vers le Sud avec le mur d'enceinte Ouest à droite.
Une vue d'ensemble du site côté Sud.
La partie Sud des ruines du château de Miramont, vu la taille intérieure et l'épaisseur de ses murs, cette partie serait très certainement un donjon.
La partie Ouest du site du château de Miramont.
Panorama sur les Corbières, la vallée de l'Aude et le village de Barbaira.
Le fond de la salle voûtée d'un logis ou d'un donjon.
Est-ce l'entrée voûtée d'un logis ou d'un donjon ? Vu l'étroitesse cette partie serait difficilement habitable. La question reste posée.
Une baie en partie haute de cette salle voûtée d'un logis ou donjon.
Zoom sur la baie en partie haute de cette salle voûtée d'un logis ou donjon.
Le fond de la salle voûtée d'un logis ou d'un donjon.
Chabert de Barbeira seigneur de Miramont, héros de l'épopée cathare au début du XIIIème siècle.
Chabert de Barbaira (on trouve également Xacbert, Barbaira, Barbayra, Barbera… En catalan Jasbert de Barberà), Noble occitan, originaire du castrum de Barbaira il était chevalier faydit occitan, né à Barbaira vers 1185 et mort vers 1275. Seigneur de Puilaurens et de Quéribus, il est surnommé le lion de combat, et est l'un des derniers nobles fidèles à la cause cathare.
Blason de la famille Chabert.
Chabert (1185-1275) et Aymeric de Barbaira
Chabert était Seigneur de Barbaira (écrit aussi Barbera).
Il commanda le château de Quéribus (1244-1225).
Aymeric est le frère de Chabert.
Chabert naît en 1185 au château de Miramont, au pied de la montagne où reposent selon la légende les restes du roi des Goths Alaric, non loin de Carcassonne. Il est le fils de Guillaume-Chabert de Barbeira et d'une dame de Cavanac. Il a deux frères, Raymond-Ermenfaud et Anaud-Guillaume, et une sœur, Combors.
Il est déjà chevalier lorsque les croisés français envahissent le Languedoc en 1209, sous le commandement de Simon de Montfort.
En 1209, Miramont est pris par les croisés de la croisade contre les Albigeois. Chabert réussit à reprendre le château, mais il doit à nouveau l'abandonner la même année. En janvier 1210, il attaque et occupe le château de Montlaur qu'il reperd dès Pâques, face aux croisés. Faydit il est dépossédé de ses biens patrimoniaux, il participe dès lors à tous les épisodes de la lutte des partisans du comte de Toulouse contre les Français, il combat au service du comte de Toulouse Raymond VI contre les envahisseurs menés par Simon de Montfort. Il prend part à la bataille de Baziège en 1219 et à la défense de Toulouse contre les croisés, siège au cours duquel Simon de Montfort trouvera la mort.
Au cours des années suivantes, Barbeira se met au service du comte Nuno Sanche de Roussillon, vers 1195 – décembre 1241, et en 1223 nous le retrouvons à la tête de la garnison de Perpignan qu'il commande, et qu'il défend contre les attaques de Guillaume de Moncarda. À la cour de Nuno Sanche, Chabert fait la connaissance d'Olivier de Termes et de Raymond Trencavel, également chevaliers faydits. Aux côtés de Nuno Sanche, il prend part à la conquête de Majorque par le roi d'Aragon Jacques Ier, entre 1229 et 1231, où il se distingue par son expérience et son courage. Il combat aux côtés du roi contre les Sarrasins à la bataille de Portopi (13 septembre 1229) et se distingue pendant le siège de la cité de Majorque comme constructeur de machines de guerre. Il sera récompensé par des terres en Roussillon et dans le Fenouillèdes (Château de Puilaurens). En 1233, il épouse Sybille de Paracols. De cette union naîtra une fille, Chaberta, et un fils Guillaume-Bernard.
Vu du château de Miramont, un magnifique belvédère sur la vallée de l'Aude et la Montagne Noire.
Les ruines de la tour du château de Miramont, au loin, la montagne Noire.
Une vue d'ensemble vers le Nord prise du château de Miramont.
Murs d'angle au Nord, limite de l'enceinte du château de Miramont.
Des vestiges de murs subsistent aussi dans les sous-bois.
Il est excommunié en 1235 par le célèbre inquisiteur frère Ferrer auquel il a avoué ses convictions hérétiques.
En 1240, Barbeira décide avec Olivier de Termes de se joindre à la révolte de Trencavel pour la reconquête de Carcassonne. Sur la route, ils prennent les forteresses d'Aguilar et de Montréal et détruisent l'abbaye de Montolieu. Le 9 septembre, le siège est mis devant Carcassonne mais il doit être levé sans succès le 12 octobre devant l'arrivée des troupes royales. Deux ans plus tard, Barbeira soutient la révolte de Raymond VII qui veut également recouvrer son héritage. Mais avant même de combattre, Raymond se soumet à l'autorité royale et Barbeira revient en Roussillon. Au cours des années suivantes, il répond à son excommunication comme cathare en pillant des biens ecclésiastiques.
Une vue panoramique vers l'Est prise du château de Miramont.
Grâce à l'influence et à l'entremise de Raymond de Peñafort, le pape lève l'excommunication de Barbeira. Cela permet une réconciliation avec l'Église en 1247, mais pas avec la France. Son ancien compagnon, Olivier de Termes, s'était soumis la même année au roi de France Louis IX et avait pris après son retour de croisade un rôle actif dans l'établissement de la domination française en Languedoc. Barbeira devient alors son ennemi juré. Cette hostilité culmine en 1255 avec le siège de Quéribus que Barbeira commandait depuis 1242 et qui, depuis la chute de Montségur onze ans plus tôt, est considéré comme le dernier bastion cathare. Capturé par Oliver de Termes, rallié au roi de France, il doit rendre le château de Quéribus au sénéchal de Carcassonne en échange de sa liberté. Trois ans plus tard, le Fenouillèdes passera à la France en vertu du traité de Corbeil, Barbeira se réfugie en Roussillon. Il contracte une seconde union avec Esclarmonde de Conat avec qui il a deux enfants : une fille Élissende et un fils Chabert. Barbeira est mentionné pour la dernière fois lors du mariage du futur roi de Majorque Jacques II avec Esclarmonde de Foix. On perd ensuite sa trace.
Chabert ou Xatbert de Barbaira meurt avant 1264, date à laquelle sa veuve Esclarmonde apparaît remariée au seigneur Cerdan Ramon d'Urtx. Ses enfants prénommés Xatbert et Xatberta feront souche en Conflent, où ils détiennent le château de Paracols.
En 1281, un document nous apprend que leur fils Bernard de Paracolls signe un acte, sans doute de donation au domaine royal.
Blason de la famille de Paracolls.
Les armes de la famille étaient "De gueules à trois bâtons écotés d'or, posés en pal 2 et 1et un chef cousu d'azur, chargé de trois étoiles d'argent".
Ce blason a été réalisé par mon amie fidèle lectrice Louise Noëlle MARTI-GERBAUD.
GÉNÉALOGIE DE LA FAMILLE DE BARBAIRA
Pierre de Barbaira (985)
Le premier Barbaira dont nous avons historiquement connaissance est un certain Pierre de Barbaira qui, à la fin du règne de Lothaire, avant dernier Carolingien, réuni à d’autres chevaliers languedociens, alla apporter son aide au comte de Barcelone Borell II, qui devait faire face aux invasions dévastatrices d’Al Mansour en 985.
C’est le premier personnage qu’il faut donc dater la naissance d’une branche collatérale de la famille de Barbera en Catalogne.
Arnaud-Pierre de Barbaira (1071)
Daté de 1071, un document nous dit qu’un certain Arnaud-Pierre de Barbaira donna à son châtelain : "Alanda a II parilios de bovis et I omine a domenger per badle".
Pierre-Roger de Barbaira (1110)
En 1110, le chevalier Pierre-Roger de Barbaira est témoin d’un hommage rendu par le vicomte de Carcassonne, Bernard-Aton Trencavel, à l’abbé de Lagrasse.
Ermengaud de Barbaira (1125)
Ermengaud de Barbaira, avec un groupe important de chevaliers languedociens rebelles, se soumet au vicomte Bernard-Aton Trencavel.
Vers 1124, s’affrontait d’une part, le comte de Barcelone, Raymond-Bérenger III, soutenu par son frère utérin Aimeric II, vicomte de Narbonne, et de l’autre le comte de Toulouse Alphonse I Jourdain, le vicomte de Carcassonne, Bernard-Aton Trencavel et l’archevêque de Narbonne. A la fin de l’année 1124, Bernard-Aton obtient la soumission de plus de soixante chevaliers, chacun accompagné par un ou plusieurs garants, ce qui montre clairement que les Barbaira, comme tous les autres rebelles, se sentaient vassaux du comte de Barcelone.
Aimeric de Barbaira "senior" (1141,1171)
De 1141 à 1172, douze documents attestent de la participation d’Aimeric de Barbera comme témoin.
L’analyse des documents cités tend à faire d’Aimeric un personnage important, jouissant d’un prestige sans relation directe avec la modestie du castrum des Barbaira, qu’il devait d’ailleurs partager avec son frère.
Il mourut sans descendance directe et laissa sa seigneurie à son neuveu Aimeric Junior, fils de sa sœur. (Jordi Costa i Roca – Xacbert de Barbaira, Lion de Combat)
Le 11 avril 1133, Bernard de Canet, "Aymeric de Barbayrac" et plusieurs autres seigneurs font donation du lieu de Douzens et de son territoire aux Templiers.
Guillaume-Xacbert de Barbaira (de 1144 à 1165)
Trois des actes concernant Aimeric de Barbaira donnent acte aussi de la présence de Guillaume de Barbaira, frère d’Aimeric, présenté comme tel. La participation de ce dernier figure dans cinq autres documents de cette période.
Dans un autre document cité, nous avons trouvé la trace d’un Guillaume-Xacbert, sans plus. Il dit :
"De retour de Provence, où il était allé rétablir l’ordre, Raymond-Bérenger s’arrêta à Narbonne (novembre 1150) où Trencavel où Trencavel sous l’obédience de Raymond-Bérenger".
Sont témoins de l’acte : Bernard de Canet, Guillaume de Durban, Arnaud de Béziers, Pierre Seguer, Guillaume de Saint-Felix, Guillaume-Xacbert, Ermengaud Udalrich, Guillaume-Raymond Dapifer, Raymond Pujalt, Guéran de Jorba, Guillaume de Senmenat, Bernard Erill, Arnaud de Torroja.
De 1141 à 1171 on trouve trace de l’intervention régulière et constante dans la vie de la région de deux membres de la famille de Barbaira : Aymeric, l’héritier, et son frère Guillaume Xacbert.
Guillaume Xacbert de Barbaira, frère puîné d’Aimeric senior, semble avoir joué un rôle moins important que son frère. Guillaume Xacbert de Barbaira fût très certainement le père du Xacbert de Barbaira, héro de la résistance occitano-catalane durant toute la première moitié du XIIIème siècle.
Il eut cinq enfants : Raymond-Ermengaud, Xacbert, Arnaud-Guillaume, Comdors et enfin Ermengaud.
Aimeric de Barbaira « junior » (1157, 1163)
Un document datant de 1157 dit :
"L’importante seigneurie de Castries étant échue au testament du dernier seigneur, Dalmace, à un neveu de celui-ci, Aimeric de Barbaira, le nouveau possesseur, originaire de Carcassonne vendit le château à Guilhem VII de Montpellier, lequel l’inféoda immédiatement à un certain Raymond". Cela permet d'établir des liens de parenté entre cette maison et celle alors déjà illustre des Castries.
Aimeric junior apparait pour la première fois en 1163 et sa trace semble se perdre en 1171.
Raymond-Ermengaud de Barbaira (1191) Faydit
Fils aîné de Guillaume Xacbert de Barbaira, il apparait dans les textes pour la première fois en 1191, en compagnie de ses deux frères, Xacbert et Guillaume-Arnaud, lors de la prestation de serment au jeune vicomte de Carcassonne Raymond-Roger Trencavel (6 ans) qui se déroula en mai 1191 dans le village de Sauzens, avec trente chevaliers.
Xacbert de Barbaira (1191, 1209, 1210) Faydit
Deuxième fils de Guillaume-Xacbert de Barbaira, il apparait dans les textes pour la première fois en 1191, en compagnie de ses deux frères, Raymond-Ermengaud et Guillaume-Arnaud, lors de la prestation de serment au jeune vicomte de Carcassonne Raymond-Roger Trencavel (6 ans) qui se déroula en mai 1191 dans le village de Sauzens, avec trente chevaliers.
Pierre de Vaux-de-Cernay, l’auteur de la croisade contre les albigeois, dit que, de retour de Montpellier et se rendant à Carcassonne (vers la fin novembre 1209), Simon de Montfort fut informé que deux de ses chevaliers, Amaury et Guillaume de Poissy, se trouvaient assiégés par les rebelles dans un château situé sur la rive droite de l’Aude, le temps qu’il mit pour les secourir en allant faire le tour par Carcassonne (la rivière était en crue) fit qu’à son arrivée, ses deux guerriers soient déjà vaincus et tués.
Les précisions géographiques données par l’auteur permettent d’affirmer que le château cité est celui alors appelé d’Alaric (et qu’on nomme aujourd’hui de Miramont).
La prise du château d’Alaric est certainement le premier fait d’arme de Xacbert de Barbaira.
Guillaume-Arnaud de Barbaira (1191, ) Faydit
Troisième fils de Guillaume-Xacbert de Barbaira, il apparait dans les textes pour la première fois en 1191, en compagnie de ses deux frères, Raymond-Ermengaud et Xacbert, lors de la prestation de serment au jeune vicomte de Carcassonne Raymond-Roger Trencavel (6 ans) qui se déroula en mai 1191 dans le village de Sauzens, avec trente chevaliers.
Comdors "de Cavanac" de Barbaira, Ermengaud de Barbaira mort faydit d'après Michel Roquebert.
Arnaud Guillaume de Barbaira
Signalé à Cabaret entre 1226 et 1228, mort faydit à perpignan (source Michel Roquebert).
J'ai trouvé aussi vers 1600 Claude Calmès qui était seigneur de Barbaira.
ARCHÉOLOGIE
En 1888, une borne militaire gravée en pierre calcaire de 1,65 mètre de long, a été trouvée dans un champ dit de l'Homme-Mort, situé à l'Est et à 1,200 mètre du petit village de Barbaira (13 kilomètres environ à l'Est de Carcassonne), le long de la route nationale n°113, qui va de Carcassonne à Narbonne. Ce rare monument épigraphique était dédié à Tetricus II fils de l'empereur gaulois Tetricus 1er qui régnera sur la Gaulle de 271 à 274. Cette borne était-elle toujours exposée au musée de Carcassonne ?
Des vestiges de constructions romaines existent sur les coteaux qui dominent Barbaira : briques romaines à rebords et des fragments d'urnes, amphores découvertes en 1926 au lieu-dit Mayrac.
Voici quelques photos anciennes du village de Barbaira pour les amateurs :
Le village de Barbaira, la Grande Route l'avenue de Carcassonne en 1910.
Le village de Barbaira, la Grande Route l'avenue de Carcassonne en 1910.
Le village de Barbaira, l'avenue de Carcassonne avec la bascule de pesage à droite en 1910.
Le village de Barbaira, l'avenue de Capendu en 1910.
Le village de Barbaira, l'avenue de Capendu en 1910.
Le village de Barbaira, la mairie, les écoles et la Barrière en 1910.
Le village de Barbaira, la mairie et les écoles en 1910.
Le village de Barbaira, la gare en 1910.
Le village de Barbaira, l'église Saint-Julien en 1910. On aperçoit à droite sur cette photo l'arase des murs du château du village.
Le village de Barbaira, le clocher tour de l'église Saint-Julien en 1910.
Le village de Barbaira, l'intérieur de l'église Saint-Julien en 1910.
Le village de Barbaira, le Passage à Niveau en 1910.
Le village de Barbaira, une vue générale, le Fort en 1910.
Le village de Barbaira, une vue générale du Sud en 1910.
Le village de Barbaira, la Place avec la bascule de pesage à gauche en 1910.
Le village de Barbaira, concours de pêche dans l'Aude en 1910.
Le village de Barbaira, la mairie en 1930.
Le village de Barbaira, l'avenue de Carcassonne en 1930.
Le village de Barbaira, l'église Saint-Julien en 1910.
Le village de Barbaira, l'église Saint-Julien en 1910. On aperçoit à droite sur cette photo l'arase des murs du château du village.
Le village de Barbaira, la rue de la Mairie en 1910.
Le village de Barbaira, la place du Four en 1910.
Le village de Barbaira, une vue aérienne de l'église Saint-Julien en 1955.
Le village de Barbaira, une vue aérienne en 1950.
Le village de Barbaira, une vue aérienne en 1960.
Le village de Barbaira, une vue aérienne en 1970.
Le village de Barbaira, photo de classe en mars 1921.
Le village de Barbaira, photo de classe prise en 1928.
Le village de Barbaira, photo de classe prise en 1928.
Le village de Barbaira, photo de classe prise en 1928.
Bibliographie, je citerai simplement les documents les plus pertinents :
- Dictionnaire topographique du département de l'Aude par Abbé Sabarthès.
- Cartulaires des Templiers de Douzens.
- Mémoires de la Société des arts et des sciences de Carcassonne Tome 8, Tome 9.
- Archives Départementales de l'Aude, répertoire numérique de la sous-série 8 J (Fonds de MAGE).
- Ouvrages de Michel Roquebert.
- Histoire généalogique et héraldique des pairs de France.
Ainsi se termine ce reportage, en espérant qu'il vous aura intéressé, n'hésitez pas à laisser vos commentaires en bas de l'article ... et revenez me voir !
Vous désirez être averti de la parution d'un nouvel article ? Inscrivez-vous sur la Newsletter ICI
Tous mes remerciements aux internautes photographes qui ont bien voulu partager et grâce à leurs clichés, permettent de documenter et de mettre en valeur ce reportage, que je réalise bénévolement pour la promotion d'une belle région : L'AUDE !
Voici mon adresse mail pour m'adresser vos documents ou prendre simplement contact :
jp@belcaire-pyrenees.com
Avant de quitter ce site et pour mieux y revenir, profitez-en pour consulter aussi les sommaires du menu, il y a de nombreux sujets variés, très intéressants et instructifs, allez-y, jetez un oeil !
--------------------------------------
Votre aide est la bienvenue ! Vous désirez participer et me proposer des articles avec ou sans photo. Ce site c'est aussi le vôtre, utilisez cette opportunité. C'est l'occasion, vous voulez "partager" et faire découvrir votre village audois, la région, un itinéraire de rando, ou tout autre sujet qui vous tient à coeur, je me charge du montage et de la présentation sur le site ..., écrivez-moi, mon adresse email pour me joindre est indiquée ci-dessus.
L'aventure continue ... avec vous, toujours de plus en plus nombreux et fidèles lecteurs.